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Mathilde Wauters – Harpe
Née à Bruges en Belgique, Mathilde Wauters débute la harpe avec Eline Groslot puis intègre la classe de Sophie Hallynck au Conservatoire Royal d’Anvers. Elle y obtient son diplôme de Master avec la plus haute distinction en 2017. Elle se perfectionne ensuite auprès d’Isabelle Moretti au Conservatoire de Paris (CNSMDP). Mathilde est lauréate de nombreux concours nationaux et internationaux comme les concours Félix Godefroid, Martine Géliot ou la 11e USA International Harp Competition. Après avoir été membre du Schleswig-Holstein Festival Orchestra, elle intègre en 2020 l’académie d’orchestre de la Philharmonie de Munich. Au-delà du répertoire classique de la harpe, Mathilde se passionne pour la musique baroque, et explore avec sa soeur Emma le répertoire pour duo de harpes, de John Thomas à Karlheinz Stockhausen.
Joseph-Nicolas-Pancrace Royer,
L’Aimable
Louis Spohr,
Variations sur l’air « Je suis encore dans mon printemps », op. 36
Marcel Tournier,
Sonatine, op. 30
Benjamin Attahir,
De l’obscurité II
Mikhail Glinka (arr. Mili Balakirev),
L’Alouette
Manuel de Falla (arr. Marcel Grandjany),
Danse espagnole n° 1
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Quand on pense à la passion en musique, la première chose qui nous vient à l’esprit est souvent la musique espagnole, à l’image de la première Danse espagnole de Manuel De Falla, extraite de l’opéra La vida breve. Pleine de caractère, de chaleur, de rythme et de belles mélodies, c’est en effet la passion qui définit l’humeur de cette pièce. Or, la passion n’est pas présente que dans la musique ibérique ! C’est ce qu’on découvre dans la première Sonatine de Marcel Tournier, compositeur français et professeur de harpe au Conservatoire de Paris au début du XXe siècle. La Sonatine, composée en trois mouvements, montre la passion qui peut se manifester sous différentes formes. La détermination et la tendresse dansée, qui alternent dans le premier mouvement, font place à une incroyable intensité d’émotions dans le deuxième et à un enthousiasme pur dans le troisième mouvement.
Une tout autre forme, encore, de la passion, fut la base de la pièce baroque L’Aimable, signée Pancrace Royer. Le compositeur nous parle de l’amour pour tout ce qui est beau à travers une douce mélodie sombre et un rythme lent mais dansant, mêlant les harmonies avec des dissonants tristement puissants.
L’amour, origine de toutes les passions, a également inspiré Étienne Méhul ou encore Mikhail Glinka. Ce dernier a composé la chanson émouvante L’Alouette, sur un poème de Nestor Kukolnik. Mystérieux et mélancolique, le poème évoque l’alouette qui chante dans les champs russes. Le message qu’il transmet dans son chant en est un entre deux amoureux, mais que dit-il et qui le reçoit ? Est-ce un amour secret, perdu, impossible ? Nul ne le sait… La version pour piano seule par Mili Balakirev met encore plus en valeur le caractère mélancolique, en y ajoutant la virtuosité qui fait de ce morceau une vraie pièce de répertoire.
Plus joyeux, plus insouciant est l’air Je suis encore dans mon printemps, extrait de l’opéra Une folie de Méhul. Un jeune homme amoureux se déguise pour convaincre le père de la jeune femme, et ainsi avoir son accord pour pouvoir la marier. Mais ce n’est pas aussi facile... Le caractère doux mais un peu espiègle de cet air a inspiré Louis Spohr à écrire des variations pour harpe, alternant plusieurs atmosphères avec cette même mélodie tout à fait innocente.
De l’obscurité II, finalement, montre la passion en forme de rage, dans les accords explosifs qui suivent des sonorités douces mais pleines de tension. Écrit par le compositeur contemporain Benjamin Attahir, le morceau est inspiré par Le Badinage, une pièce baroque de Marin Marais dont on retrouve même des citations dans De l’obscurité II. La douce mélodie qui contraste avec l’intensité de l’écriture nous montrent tout un spectre d’émotions humaines et font de cette musique un exemple de la passion.
Quatuor Zahir – Ensemble de saxophones
Née en 2015, cette jeune formation se produit dans de nombreux festivals, en France et dans le monde, et se distingue en 2017 en remportant le 9e Concours international de musique de chambre d’Osaka (Japon), acquérant ainsi une reconnaissance sur la scène internationale. Issu du Conservatoire de Paris, où il a bénéficié des conseils du Quatuor Ébène et du Quintette Moraguès, le Quatuor Zahir est actuellement en résidence à la Fondation Singer-Polignac. Parrainé par le pianiste Jean-François Zygel depuis son passage sur France 2, il est également lauréat de nombreux concours internationaux. En 2018, le Quatuor a produit son premier disque Zahir sous le label Klarthe.
Alexandre Glazounov,
Cinq Novelettes pour quatuor à cordes, op. 15
Alla Spagnuola, allegretto
Orientale, allegro con brio
Interludium in modo antiquo, andante
Valse, allegretto
All’Ungherese, allegretto
Fuminori Tanada,
Mysterious morning II
Florent Schmitt,
Quatuor pour saxophones, op. 102
Avec une sage décision
Vif
Assez lent
Animé sans excès
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Une idée qui surgit, une personne que l’on rencontre, et subitement cela nous apparaît comme une évidence : c’est l’essence même du Zahir, ce mot arabe qui désigne « ce qui est apparent, explicite », ou encore une chose qui, une fois connue, occupe toutes nos pensées.
À l’image du héros romanesque du Zahir de Paolo Coelho qui part en quête d’un idéal romantique, nous avons à cœur de faire évoluer le genre du quatuor depuis nos débuts au Conservatoire de Paris, que ce soit en transcrivant les œuvres qui nous sont chères pour en proposer un nouvel éclairage, en interprétant le répertoire original si caractéristique de notre formation, ou encore en allant à la rencontre de compositeurs d’aujourd’hui. Pensé comme le reflet de cette ambition, le programme que nous avons le plaisir de proposer ici s’appuie sur ces trois orientations, qui ont particulièrement compté pour nous au cours de ces années d’études.
Ce récital s’ouvre avec les Cinq Novelettes pour quatuor à cordes composées par un Alexander Glazounov alors âgé de quinze ans. Le compositeur russe si connu des saxophonistes pour ses opus tardifs nous offre ici une suite instrumentale liant entre eux différents styles nationaux. Nous poursuivrons avec Mysterious morning II de Fuminori Tanada, compositeur que nous avons eu la chance de côtoyer au Conservatoire de Paris. Cette pièce tournoyante et tempétueuse exploitant l’effet Doppler est dédiée au Quatuor Habanera, nos ainés sur bien des plans. Formés comme eux sur les bancs du Conservatoire, nous avons également remporté douze ans après eux le Concours International de Musique de chambre d’Osaka. C’est d’ailleurs à l’occasion de ce concours que nous avons eu le plaisir de nous confronter pour la première fois à l’un des plus grands chefs-d’œuvre composés pour quatuor de saxophones. Le Quatuor pour saxophones, op. 102 de Florent Schmitt conclura ce récital dans le style caractéristique du compositeur français, entre lyrisme, contrepoints complexes et rythmiques énergiques.
Nous tenons à remercier Bruno Mantovani, Michel Moraguès, László Hadady, Claude Delangle, le Quatuor Ébène, les Quatuors de saxophones Diastema et Habanera, ainsi que tous ceux qui nous ont accompagnés et inspirés durant ces années d’études au Conservatoire de Paris.
Saxophone soprano : Guillaume Berceau
Saxophone alto : Sandro Compagnon
Saxophone ténor : Florent Louman
Saxophone baryton : Joakim Ciesla
Duo Zyia – Apolline Kirklar (violon) et Lucie Arnal (violoncelle)
Après s’être formées ensemble en quatuor à cordes au CNSM de Lyon, Apolline Kirklar (violon) et Lucie Arnal (violoncelle) fondent le duo Zyia et intègrent le master de musique de chambre du CNSMDP. Finaliste et lauréat du concours Luigi Nono en Italie, le duo Zyia remporte le 1er Prix du North International Music Competition en 2018. Son répertoire couvre les styles classique, romantique, les esthétiques des 20e et 21e siècles. Dédicataire de la pièce Ad limina luminis de Bernard Plé, commandée avec le soutien de la Sacem et créée en juin 2019, le duo Zyia est lauréat de l’association Jeunes Talents. Il est également soutenu par Marianne Kambouchner et Mme Nguyen Thien Doa.
Niccolò Paganini,
Duo concertant pour violon et violoncelle n° 2 en sol majeur, MS 107, allegro et rondo presto
Kryštof Mařatka,
Poèmes
Maurice Ravel,
Sonate en quatre parties pour violon et violoncelle
Iannis Xenakis,
Diphli Zyia
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Pétillant et légèreté sont au menu du Duo concertant de Niccolò Paganini, bijou de virtuosité et de volubilité italienne.
Aux antipodes, les Poèmes de Kryštof Mařatka racontent en cinq miniatures enchaînées une belle histoire lyrique et gestuelle représentative du poème symphonique.
Pièce emblématique du duo violon-violoncelle, la Sonate de Maurice Ravel peut se lire à différents niveaux. Complexe dans son écriture, elle se révèle subtile dans sa recherche de simplicité et de fluidité pour les interprètes, déployant une palette de sonorités aux couleurs illimitées.
Comme ponctuation de ce voyage musical, Diphli Zyia de Iannis Xenakis est une œuvre phare entre dynamisme et enthousiasme qui nous a inspiré notre nom de duo.
Lucile Dollat – orgue
Diplômée du CRR de Saint-Maur en orgue et en improvisation (classes d’Éric Lebrun et de Pierre Pincemaille), Lucile Dollat intègre en 2016 les classes d’Olivier Latry, Michel Bouvard, Thierry Escaich, László Fassang, Fabien Waksman et Jean-Baptiste Courtois au CNSMDP, où elle obtient les prix d’harmonie et de contrepoint et le master d’orgue avec mention très bien. Titulaire de l’orgue Cavaillé-Coll de l’église Notre-Dame de la Gare (Paris), de l’orgue historique de l’église Notre-Dame des Vertus (Aubervilliers), et suppléante du grand-orgue symphonique Abbey de l’église Saint-Vincent de Paul (Clichy-la-Garenne), elle s’est notamment produite avec l’Ensemble Intercontemporain et l’Orchestre de Chambre de Paris et bénéficie du soutien du Mécénat Musical Société Générale et de la Fondation de France.
Pierre Cochereau,
Boléro sur un thème de Charles Racquet pour orgue et percussions
Thierry Escaich,
Ground II pour orgue et percussions
Maurice Ravel,
Alborada del gracioso, transcription pour orgue de Lionel Rogg
Igor Stravinsky,
L’Oiseau de feu, extraits
Danse infernale de tous les sujets de Kachtcheï
Berceuse (L’Oiseau de feu)
Disparition du palais et des sortilèges de Kachtcheï
(Transcription pour orgue de Pierre Pincemaille)
Francis Poulenc,
Concerto pour orgue, orchestre à cordes et timbales en sol mineur
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À travers des œuvres d’horizons et d’esthétiques variés, allant du 20e siècle à nos jours, j’ai voulu présenter différents visages de l’orgue et évoquer plusieurs figures de musiciens et danseurs. Ce bel instrument, riche d’une multitude de couleurs, peut incarner de nombreux caractères. Placé sous le signe de la danse, du rythme, des inspirations hispanisantes, russes et jazz, ce programme m’est apparu telle une évidence. Il est composé d’œuvres à la fois originellement écrites pour orgue, mais aussi de transcriptions et d’une improvisation d’œuvres instrumentales et orchestrales. Un récital imaginaire qui reflète mes années passées au Conservatoire, mon intérêt pour l’improvisation et pour la musique d’ensemble, évoque le souvenir de mes années passées en écriture, au cours desquelles je me suis plongée au cœur des œuvres des grands maîtres… C’est en somme un moment de mémoire – un moment imaginaire où seraient présents sur scène à mes côtés les amis et collègues que j’ai côtoyés au Conservatoire.
C’est sur le fameux rythme du Boléro, que Pierre Cochereau improvisa en 1973 à la Cathédrale Notre-Dame de Paris aux côtés de Michel Gastaud et Michel Cals le Boléro sur un thème de Charles Racquet. Tout au long de cette improvisation, l’auditeur est entraîné par le rythme envoûtant et implacable du boléro, joué par la caisse claire. L’orgue épouse tantôt ce rythme ou se distingue en effectuant des accords majestueux et des lignes très lyriques. Ce Boléro suit une grande progression qui mène à une apothéose, puis revient au caractère subtil et pianissimo du début.
À la suite de cette improvisation saisissante, le Ground II de Thierry Escaich résonne comme un écho éclatant. On y retrouve toute la fougue et la créativité de l’improvisateur, le même lyrisme, la même énergie rythmique. Cette œuvre nous entraîne également dans d’autres contrées : on y trouve influences jazz et swing, un hommage à la danse anglaise à travers le « Ground », ici actualisé grâce à un caractère plus vif et rituel. Il y a aussi des moments extatiques et hors du temps, où l’orgue et les percussions se confondent, ainsi que des périodes de saturation rythmique et sonore…
Alborada del Gracioso (« Aubade du bouffon ») de Maurice Ravel est une œuvre marquée par la danse, des influences hispanisantes, des touches sarcastiques. Un socle très inspirant, sur lequel j’aurais volontiers laissé carte blanche à des danseurs pour couronner l’Alborada. Il y a une grande part de rêve et de sensualité dans cette œuvre qui, transcrite par Lionel Rogg pour l’orgue, dévoile de nombreux timbres de cet instrument. L’organiste se fait alors l’orchestrateur de cette œuvre et réalise avec finesse le juste dosage pour proposer une toute nouvelle interprétation.
Créé à Paris en 1910, le ballet L’Oiseau de feu d’Igor Stravinski a profondément marqué les esprits parmi les musiciens français. C’est ainsi que Pierre Pincemaille, organiste à la Basilique-Cathédrale de Saint-Denis a entièrement transcrit ce ballet pour orgue seul. À une Danse Infernale effrénée et très rythmée succède le monde onirique et plus rêveur de la Berceuse de l’Oiseau de feu. Le Finale vient clore le ballet en majesté, par un grand crescendo menant à une apothéose et des sonneries triomphantes.
Pour parachever ce récital, j’ai souhaité interpréter une pièce qui met en valeur l’orgue en tant que soliste. Mon choix s’est tout de suite porté sur le Concerto pour orgue de Francis Poulenc. Le compositeur a tant et si bien façonné la partie d’orgue, jusqu’à en exagérer les traits, qu’il est parvenu à lui donner vie. En écoutant cette œuvre, on assiste à une véritable pièce de théâtre : l’orgue incarne différents personnages. L’auditeur est aisément envahi par plusieurs sentiments : la crainte, la majesté, l’agitation, la joie, le pétillant, la passion, la nostalgie…
Il se dégage un enthousiasme et une énergie particulière dans l’interprétation de ce programme, dans le travail avec mes partenaires. C’est cette petite étincelle que j’ai à cœur de partager dans mon récital imaginaire.
Photo : © Djibrann Hass
Ionella Marinutsa – Harpe
Née en 1992 à Saint-Pétersbourg, la harpiste Ionella Marinutsa mène une activité́ de concertiste. Elle joue en tant que soliste avec les orchestres symphoniques de Sorbonne Université, les orchestres philharmoniques de Samara, d’Ekaterinbourg, de Volgograd. En 2017, Ionella Marinutsa crée un projet de recherche acoustique autour des sons de la harpe en partenariat avec l’IRCAM, dans le cadre du parcours ATIAM. En 2018, elle participe à la création mondiale du Double concerto pour violon et harpe d’Anthony Girard. En janvier 2020, son premier CD, l’œuvre intégrale pour harpe de compositeur Boris Tishchenko, est paru chez Naxos.
Mikhaïl Glinka / Mili Balakirev,
L’Alouette
Piotr Ilitch Tchaïkovski,
Octobre, op. 37b
Reinhold Glière,
Concerto pour harpe, op. 74