CD INITIALE - INL29 - 2025
Printemps 1733 : le violoniste Giovanni Battista Somis entreprend un long voyage, de Turin, sa ville natale, pour Paris, où il va se produire avec le fameux Concert spirituel au Palais des Tuileries, remportant un grand succès. Le Mercure de France rendit compte de cet évènement en des termes élogieux : « Le Sieur Somis, fameux joueur de violon du roi de Sardaigne, y a exécuté différentes sonates et des concertos, dans la dernière perfection, et a été très applaudi par de nombreuses assemblées que la justesse et la brillante exécution de ce grand maître y a attirées. » Quels sont ceux qui pouvaient constituer ces « nombreuses assemblées » enthousiastes ? Le Mercure n’en fait pas écho. Mais cette lacune historique nous offre au moins le loisir de présumer la présence de quelques-uns de ses anciens élèves, désormais établis à Paris…
En effet, le maître italien avait formé la majorité de l’« étincelante pléiade » – pour reprendre l’expression de la Laurencie – des violonistes de l’époque : Guignon, Guillemain et, bien entendu, Leclair l’Aîné. Pourrions-nous donc considérer l’artiste piémontais comme le père de l’école française de violon virtuose ? Quoi qu’il en soit, il transmit à ses élèves français une technique instrumentale brillante, directement importée de Rome, où Somis l’avait lui-même héritée de Corelli : doubles-cordes, ornements flamboyants, staccato et autres bariolages essaimeront désormais les œuvres des violonistes français, répondant par-là à l’idéal des « goûts-réunis » qui prend son essor en ce début de siècle, et qui se caractérise par une volonté de synthèse des goûts français et italien.
Magdalena Sypniewski
Giovanni Battista Somis : Sonata da camera op. 2 n° 1
1. I. Adagio – 01:47
2. II. Allegro – 02:35
3. III. Vivace – 02:17
Jean-Pierre Guignon : Sonata a violino solo é basso op. 1 n° 9
4. I. Andante – 04:32
5. II. Allegro – 02:35
6. III. Allegro poco – 04:19
7. IV. Allegro gracioso – 02:40
Jean-Marie Leclair « l’Aîné » : Sonate à violon seul et basse continue op. 5 n° 12
8. I. Adagio – 03:36
9. II. Allegro ma non troppo – 03:25
10. III. Largo – 03:22
11. IV. Ciaccona – 05:40
Durée totale – 36:48
Magdalena Sypniewski – violon (1-11)
Hanna Salzenstein – violoncelle (8-11)
Cécile Chartrain – clavecin (1-11)