Paris-Vienne

L’Université mdw et le Conservatoire de Paris : un partenariat de référence en Europe

Aux premiers jours de l’été 2022, les orchestres du Conservatoire et de l’Université mdw joignaient leurs forces à Vienne, pour prendre ensuite la route de Budapest. Après plusieurs reports et deux années d’attente, quelle plus belle image des liens retrouvés entre jeunes musiciens européens ? Les deux phalanges, qui jouent ensemble (hors pandémie) depuis 2017, reprennent enfin leur dialogue, échangeant cultures… et symboles. En juin dernier sur les traces de Mahler et Schoenberg, aujourd’hui au pays de Berlioz, où l’œuvre en première mondiale de Claire-Marie Sinnhuber exprime un engagement commun pour la création.
Par-delà cette aventure symphonique, les deux écoles partagent de nombreuses actions bilatérales et en réseau, où s’invente l’enseignement artistique du 21ème siècle. L’Académie européenne de musique de chambre (ECMA) cofondée en 2004 propose aujourd’hui des stages mensuels à travers le continent, ainsi que des initiatives à impact social, digital et professionnel soutenues par le programme Europe Créative. Les échanges Erasmus+ d’étudiants et professeurs entre Vienne et Paris permettent l’internationalisation des parcours, de même que les projets collectifs pour les musiques traditionnelles ou d’ensemble. L’héritage du lied et celui de la mélodie réunissent voix, claviers, littératures. Avec d’autres horizons en vue (répertoire contemporain, nouvelles technologies), les deux institutions, en tête du classement QS pour l’Union européenne, affirment plus que jamais leur proximité pour relever les défis artistiques et pédagogiques de demain.
Fermement investi dans la transmission, notamment comme professeur de la classe de direction d’orchestre du Conservatoire de Paris, Altinoglu dirige une création de la compositrice franco-suisse Claire-Mélanie Sinnhuber, adepte des textures transparentes, d’un discours épuré et qui fait la part belle à la réalité du son et du geste instrumental. En regard, deux œuvres du XIXe siècle : la Symphonie fantastique de Berlioz, qui veut « développer, dans ce qu’elles ont de musical, différentes situations de la vie d’un artiste » (selon la note de programme du compositeur), et le Concerto pour violon de Brahms, une partition accueillie avec tiédeur lors de sa création mais qui s’est depuis imposée parmi les plus grands concertos romantiques.