Journées de la basse continue
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- 23jan2020
- Horaires 11h00
- Catégorie Recherche
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Depuis son émergence au XVIe et au XVIIe siècle, jusqu’à son enseignement au XIXe, la basse continue a été une matrice des évolutions du langage musical.
Véritable continent musical riche de sources, partitions et traités, les recherches sur le domaine de la basse continue ne cessent de s’étendre. Les grandes divergences stylistiques, chronologiques et géographiques seront explorées, avec un accent particulier sur ses origines en Italie au XVIIe siècle, les liens avec l’improvisation et la pratique des partimenti, les relations avec le répertoire de clavier et les accompagnements entièrement écrits…
À travers conférence et classe de maître les intervenants donneront à entendre le fruit de leur recherches avec la participation des élèves des classes de basse continue du Conservatoire
Programme
10 H
PRÉSENTATION
Thierry Maeder
10H05
ALESSANDRO STRADELLA’S REGOLE DEL BASSO CONTINUO : THE RULES OF ACCOMPANIMENT IN LATE SEVENTEENTH CENTURY IN ITALY
Giulia Nuti (Scuola di Musica, Fiesole)
Les Regole del basso continuo d’Alessandro Stradella sont l’un des exemples les plus anciens des « règles d’accompagnement » qui commencent à circuler en Italie sous forme manuscrite à la fin du XVIIe siècle. Les publications sur l’interprétation de la basse continue étaient rares à cette époque, c’est pourquoi ce traité est particulièrement important puisqu’il couvre une période peu renseignée sur la réalisation de la basse d’un point de vue stylistique.
La présente communication sera l’occasion de présenter et de commenter ce traité, en se concentrant sur les explications de Stradella sur l’harmonisation d’une basse non chiffrée et la manière de placer les accords au sein de la mesure.
Il est difficile pour les interprètes aujourd’hui de distinguer la nature d’un traité : est-il un manuel de techniques compositionnelles ? est-il une méthode d’interprétation et de réalisation ? La contextualisation de quelques aspects trouvés dans ce traité à la lumière des règles édictées par Stradella permettent ainsi de trouver une voie cohérente d’interprétation, en particulier pour l’interprétation de ses oeuvres instrumentales et ses cantates.
10H50
QUESTIONS
11H
L’ART DE L’ARPÈGEMENT DANS LA BASSE CONTINUE – SOURCES HISTORIQUES ET LEURS APPLICATIONS PRATIQUES
Jörg-Andreas Boetticher (Schola Cantorum Basiliensis, Bâle)
Les arpègements sur un instrument à clavier semblent être une des caractéristiques les plus élémentaires et les plus largement acceptées de l’accompagnement. Cependant, dans les interprétations actuelles, ils semblent être utilisés de manière assez inconsciente. Cette communication donnera une vue d’ensemble détaillée des sources historiques traitant des arpèges libres et des arpèges rythmiques en basse continue, pointera des critères pour leur application pratiques et proposera des étapes méthodologiques pour développer des techniques d’arpègement différenciées et de bon goût.
11H45
QUESTIONS
12H
PAUSE
14H
PRÉSENTATION
Thierry Maeder
14H05
CHORDAL CELLO ACCOMPANIMENT: THE PROOF AND PRACTICE OF FIGURED BASS REALIZATION ON THE VIOLONCELLO FROM 1660 – 1850
Nathan H. Whittaker (Seattle)
Durant deux siècles, les violoncellistes ont excellé dans un art bien spécifique et aujourd’hui perdu : celui de réaliser une basse continue.
Du milieu du XVIIe siècle jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, le violoncelle a accompagné les violonistes, les flûtistes, les chanteurs, et même d’autres violoncellistes à l’aide d’accompagnements harmoniques.
Les preuves de cette pratique résident dans les titres des oeuvres (surtout si l’on considère la désignation commune de « Violone ò Cembalo » dans les titres de l’époque baroque), dans les précurseurs et développement des méthodes et traités de violoncelle, et dans la musique elle-même.
Avec le déclin de la basse continue dans la période classique, les violoncellistes ont utilisé leurs compétences pour accompagner le recitativo secco, dans lequel les violoncellistes (souvent épaulés par une contrebasse) – et non pas les clavecinistes, réalisaient les harmonies pour les chanteurs. Par ailleurs, les méthodes de Baumgartner, Gunn, Corrette, Raoul, Baudiot, Stiastny, Schetky et celle du Conservatoire de Paris, de même que certaines études de l’harmonie comme celles d’Antonii et Supriani, enseignent la manière de réaliser des basses continues au violoncelle.
Les oeuvres de Corelli, Haendel et Johann Sebastian Bach ou celles de violoncellistes (Jacchini, Bononcini, Masse ou Boccherini) donnent des exemples assez précis de cette pratique et montrent bien que le rôle du violoncelliste des périodes baroque et classique était typiquement celui d’un accompagnateur, qui s’accomplissait dans l’art de l’accompagnement en accords.
14H50
QUESTIONS
15H
CONCERT-LECTURE
«…DANS LE GOÛT DES CONSERVATOIRES D’ITALIE.»
EARLY RECEPTION OF NEAPOLITAN PARTIMENTI IN FRANCE
Nicoleta Paraschivescu (Musik-Akademie, Bâle)
Ce concert-lecture mettra en lumière la question de la réception du partimento napolitain et de ses techniques d’enseignement à Paris à partir de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Les partimenti de Fedele Fenaroli jouent un rôle central dans ce processus en raison de plusieurs publications à Paris de ses règles et partimenti. Le lien fort entre la culture napolitaine et la culture française se reflète également dans les partimenti récemment découverts de Giovanni Paisiello, ces derniers ayant appartenu à son élève Auguste-Louis Talleyrand.
15H45
QUESTIONS
16H
TABLE RONDE
ENTRÉE LIBRE SANS RÉSERVATION