
Le requiem de Zimmermann compresse en un tableau éruptif tout ou presque du XX
e siècle : clameur des idéologies, vertige de citations musicales, multiplicité des langues, apparition de figures historiques (Mao, Hitler, Churchill, Staline, Dubček), théâtre de textes ultimes (l'Ecclésiaste, l'œuvre posthume de Wittgenstein, la fin d'Ulysse de Joyce). Colossal par son ambition et par les effectifs réunis – les chœurs, l’orchestre, le jazz-band, les solistes et récitants, la bande électronique, ce requiem donne la parole aux figures des révolutions et aux poètes, « suicidés de l'histoire », comme Maïakowski. La charge du XX
e siècle, vue et entendue par un artiste allemand qui se suicidera un an après cette composition, en 1970.
Cette œuvre dramatique et emphatique est précédée du tableau orchestral, inspiré par les fresques murales peintes par Yves Klein à Gelsenkirchen. Photoptosis, littéralement explosion de lumière avant la nuit fracassée du Requiem.
Les concerts et spectacles du 2 au 20 juin sont présentés dans le cadre de « Bien Entendu ! Un mois pour la création musicale » – une manifestation de Futurs Composés, réseau national de la création musicale.