
Une chambre, un lit, des comprimés de somnifère, un téléphone, et une femme abandonnée : La Voix humaine est le monodrame lyrique par excellence, où les moyens du théâtre et de la musique convergent jusqu’à se confondre. C’est donc aussi le lieu privilégié d’un travail de fond sur le langage du théâtre musical, à travers une œuvre qu’il faut, au-delà du classicisme auquel on la cantonne souvent, rendre à son originale complexité : derrière l’écran d’un langage quotidien, tragiquement trivial jusque dans les mensonges qu’il permet, les mots d’un poète alors en pleine cure de désintoxication nous emmènent dans l’arrière-monde obscur de nos désirs secrets, un univers de symboles, de rêves et d’hallucinations. Une scène habitée uniquement par la soprano et le pianiste permettra de mettre en scène les conflits et les ambiguïtés de ce dialogue entre la voix et l’accompagnement, entre le drame et la musique, un dialogue qui est aussi une histoire d’amour.
Raquel Camarinha est élève en diplôme d’artiste interprète (DAI).