
Très appréciée de J.S. Bach, qui l’a interprétée au moins trois fois, entre 1712 et 1747 cette passion selon St Marc reste l’oeuvre d’un inconnu. Probablement composée pour Hambourg, elle témoigne des liens que Bach avait tissés avec la métropole hanséatique. A Hambourg plus tôt qu’ailleurs dès les XVIIe siècle, les arias et les récitatifs commentaient le texte de la passion. Ces caractéristiques poétiques et musicales ont certainement séduit le jeune Bach. Bien des éléments de cette Markus-Passion de retrouveront plus tard dans les passions composées par le Cantor de Leipzig.
La version donnée par Bach en 1747 à Leipzig montre un autre aspect de l’intérêt que Bach portait à la musique de ses contemporains. En 1746 il s’était fait faire une copie de la Brockes-Passion de G.F. Handel pour l’interpréter. On sait le respect que Bach portait à son illustre compatriote, mais cette partition est le seul lien musical tangible qui reste de sa connaissance de Handel.
Quand il redonne la Markus - Passion. à Leipzig en 1747, il y intègre 7 des plus touchants arias de cette passion de Handel créant un pasticcio qui est aussi un petit résumé de l’histoire de la passion en Allemagne.