
Tom Laffolay
-
Master 2020Contrebasse
Né en 1995, Tom Laffolay débute la basse électrique à l’âge de sept ans. Il suit un double cursus en jazz et en contrebasse classique au conservatoire d’Amiens, puis au conservatoire de Douai. Admis en 2014 au Conservatoire de Paris (CNSMDP) dans la classe de contrebasse classique de Jean-Paul Celea, puis de Nicolas Crosse, il y étudie également la composition de musique à l’image avec Marie-Jeanne Serero, et la contrebasse ancienne avec Richard Myron. Engagé en France et à l’étranger au sein d’orchestres prestigieux, mais aussi comme chambriste et comme bassiste de jazz et musiques actuelles, il complète sa formation à l’Académie de l’Orchestre de Paris, puis à l’Université́ de Montréal, et intègre le pupitre de contrebasse de l’Orchestre National de France début 2020.
Ludwig van Beethoven,
7 variations sur un thème de La Flûte enchantée de Mozart
arrangement pour contrebasse et piano
Max Bruch,
Kol Nidrei
arrangement pour contrebasse et quintette à cordes
Pascal Dusapin,
In & Out
pour contrebasse seule
Martín Matalon,
Prélude and Blue
pour saxophone alto, percussions et contrebasse
* *
*
En le constituant de ces pièces qui me tiennent à cœur, je présente un programme de récital qui, je pense, est éclectique et montre donc plusieurs aspects de la contrebasse tant stylistiquement qu’au sein de formations différentes. Toutefois, on retrouve dans le Beethoven et le Bruch, l’idée de thème et variations ; et dans le Dusapin et le Matalon, l’idée d’une pièce construite en deux temps bien distincts.
La transcription pour contrebasse des variations de Beethoven nous introduit à la contrebasse soliste de manière assez classique et très chambriste. En effet, bien qu’assez difficiles, on retrouve au sein de ces variations une vraie dimension « musique de chambre » bien équilibrée avec la partie de piano, ce qui est plutôt rare dans le répertoire soliste de la contrebasse. Le thème tiré de La Flûte Enchantée de Mozart est d’abord exposé, puis s’en suivent les variations de ce thème tantôt dansantes, sombres, lyriques et virtuoses.
Kol Nidrei de Bruch est une pièce qui utilise deux mélodies hébraïques et les développe. Le premier thème est une prière juive qui vient donner son nom à la pièce. Écrit en ré mineur, il installe une ambiance solennelle, douloureuse et poétique. Le second thème est tiré d’un poème lyrique de Lord Byron (1788-1824). En ré majeur et un peu plus agité par moment, il vient contraster avec le premier thème, apportant une touche d’espoir. Même si cette pièce est initialement écrite pour violoncelle pour imiter la voix, la contrebasse y apporte une couleur plus sombre et chantante, notamment à travers la fin de la première partie de la pièce.
Pascal Dusapin écrit en 1989 In & Out pour contrebasse seule, et la dédie à Jean-Paul Celea. Construites sur les modes pentatoniques et quelques rythmes caractéristiques du jazz, ces deux pièces pour contrebasse n’en sont pas pour autant des « exercices de style ». Les matériaux de base sont déplacés puis inscrits ailleurs. Il n’y a aucune citation. La première pièce In est jouée pizzicato. La seconde, Out est jouée arco.
Comme son titre l’indique, Prélude and Blue de Matalon est articulé en deux sections qui se complètent. Tiré de Short Stories, une pièce pour vibraphone seul du même compositeur, le Prélude est la réinterprétation en boucle d’une phrase, d’un objet musical présenté sous des angles et perspectives différents. Densifié ou allégé, articulé ou chuchoté, stable ou en déséquilibre. Blue vient suggérer plutôt une atmosphère, une couleur de nocturne, de blues. Dans le Prélude, le jeu entre les instruments est très dynamique et l’interrelation entre eux est très active. Le son est plutôt extraverti, épanoui. Dans Blue, le son est intimiste et presque rien ne se passe si ce n’est qu’une brève étincelle qui brise l’atmosphère. Entre ces deux parties, une cadence difficile et de caractère pour contrebasse vient faire la transition.
Je souhaite remercier chaleureusement mes professeurs Jean-Paul Celea, Nicolas Crosse et Eckhard Rudolph pour ces cinq fructueuses années au Conservatoire. Merci à Richard Myron pour ses précieux conseils, ainsi qu’à Marie-Jeanne Serero, Marc Succar et Bernard Renaudin. Un grand merci à tous mes anciens professeurs José d’Azevedo, Willy Razafimbello, Charles Claisse, Olivier Talpaert, Jean-Loup Dehant, Phil Abraham, Raph Debacker, Thomas Grimmonprez et Alain Caron. Et évidemment, je remercie du fond du cœur Jeanne, ma famille et mes amis et compagnons d’aventure.