
Maxime Prébet
-
Master 2020Percussions
Originaire de Lyon, Maxime Prébet apprend la batterie et le vibraphone jazz aux cotés de Cédric Perrot et le saxophone jazz au Conservatoire de Villefranche-sur-Saône dirigé par Christophe Metra. Titulaire d’un DEM du CRR de Lyon, il intègre le cursus de master du CNSMDP. Il collabore avec le club de jazz lyonnais La Clef de Voûte et monte son big band avec un répertoire exclusivement constitué de compositions originales. Il conçoit le projet Slats & Reeds où le vibraphone est à l’honneur, accompagné d’une section de cinq saxophones et d’une rythmique.
Composition : Maxime Prébet
Orchestre : Maxime Prébet Bulky Band, Maxime Prébet (dir.)
A New Home
Chocolate Dee-Light
Flying Visit
Lockdown With Loved Ones
Pain In The Neck
Regional Express
Rural Retreat
Straighten Up And Fly Right
* *
*
Chaque morceau du programme réellement prévu pour mon récital est une composition personnelle. C’est au sein du département Jazz du CNSMDP que j’ai appris à composer, utiliser toute la théorie et les connaissances acquises pour créer une idée musicale qui va être arrangée par la suite pour une certaine formation. Mais c’est réellement lors d’une master class du pianiste et compositeur Fred Hersh que je me suis lancé dans la composition. Il m’a fait comprendre que ce n’était pas une chose divine réservée à quelques personnes, mais un savoir-faire à travailler, perfectionner et développer. Il a donné un exercice de composition que lui-même utilise, se donner 45 minutes (chronométré) chaque jour pour composer un thème au piano. L’objectif de l’exercice est d’apprendre à choisir une idée musicale et de la développer dans un temps très court, pour ne pas divaguer ou changer d’idée, et d’obtenir une mélodie après seulement 45 minutes. J’ai donc commencé à faire cet exercice et, finalement, chaque morceau du programme a été composé en 45 minutes.
Mais après avoir composé le morceau, il faut l’arranger. Cela commence par donner à la composition une identité, soit par donner à la mélodie un rythme inspiré d’un style propre (exemple : swing, bossa nova, rock), soit par ajouter à la composition une ambiance sonore unique qui va être développée tout au long du morceau, ou tout autre outil d’arrangement. Puis il faut orchestrer le morceau pour la formation choisie.
J’ai décidé d’interpréter le programme en big band, la plus grande formation en Jazz. L’orchestre est composé de 4 trompettes, 4 trombones, 5 saxophones et une rythmique. C’est une formation emblématique qui a traversée l’Histoire du Jazz. François Théberge nous a enseigné, au sein du département jazz du CNSMDP, l’écriture pour big band des différents styles du jazz. Et j’ai voulu profiter de l’occasion pour monter un big band avec les élèves du département et orchestrer chaque composition pour mettre en avant le vibraphone. C’est l’originalité du programme et de la formation, car c’est un instrument peut commun et peu jouer dans le jazz. Même si je joue également de la batterie, c’est le vibraphone que j’ai voulu mettre en avant pour sa sonorité si particulière et son visuel spectaculaire.
La musique que j’ai écrite se place dans la continuité des grands orchestres de l’air du swing, et s’inspire de chaque compositeur de jazz que j’ai écouté. Nous pouvons reconnaître le style d’écriture des big bands de swing tel que celui de Count Basie, Bill Holman ou l’originalité sonore du Duke Ellington Orchestra. Mais l’inspiration vient également de Big Bands plus modernes comme celui de Buddy Rich, Bob Mintzer et contemporain tel que les big bands de Keeny Wheeler ou Maria Schneider. Mais malgré une riche inspiration, j’ai pu développer tout au long de mon cursus au département jazz du CNSMDP mon propre langage compositionnel, cela rend le répertoire, proposé pour le récital de fin de master, unique et original.
Chaque morceau a donc une couleur spécifique, alliant l’écriture pour orchestre de jazz et l’improvisation. Leurs titres s’inspirent des différentes expériences que j’ai pu avoir cette année, en voilà quelques exemples pour clôturer cette note d’intention : Regional Express pour chaque TER emprunté depuis Paris pour rejoindre ma mère en direction de Lyon ; A New Home pour l’emménagement dans un nouvel appartement avec ma conjointe à Lyon ; Rural Retreat pour le nom d’un village américain visité pendant une tournée de trois semaines aux États-Unis en début d’année scolaire ; et enfin, Lockdown With Loved Ones pour ces deux mois de confinement passés avec les personnes qui me sont chères.