Hyewon Ha
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Master 2022Pianoforte
Shih Ya Peng, La Voix intérieure pour pianoforte et électronique
Hyewon Ha, pianoforte
Note d'intention de la compositrice :
Dans La Voix intérieure, j’ai voulu exploiter tous les registres du pianoforte pour obtenir la sonorité la plus ouverte possible. Hautement polyphonique, la pièce fait entendre quatre voix au total, qui s'échelonnent sur tous les registres de l'instrument. Chacune est indépendante, ce qui ne leur empêche pas de se mêler et parfois de fusionner entre elles.
L’association entre l’électronique et un instrument historique invite à un voyage à travers l’espace et le temps. Le lien entre ces deux univers évolue peu à peu au cours de la pièce : l’électronique accompagne, amplifie l’instrument, jusqu’à prendre le dessus et occuper tout l’espace sonore.
Entretien avec la compositrice :
Hyewon Ha : Pourquoi le pianoforte ? Racontez-nous votre expérience avec cet instrument.
Shih Ya Peng : Ma première rencontre avec le pianoforte date de mon séjour Erasmus à Fribourg, en Allemagne. L’occasion d’entendre un pianoforte s’était présentée grâce à mon professeur de l’époque, Brice Pauset, compositeur et pianofortiste. Il a proposé à sa classe d’écrire une pièce à l’occasion de son récital de pianoforte : ma première expérience de composition pour un instrument historique.
HH : Parlez-nous de votre pièce, La Voix intérieure.
SYP : J'ai toujours été très attirée par l’écriture polyphonique. Au tout début de ce projet, j’ai voulu la mettre en lumière en créant quatre voix et en utilisant tout le registre de l'instrument, d’où la présence de voix dans l’extrême aigu et dans l’extrême grave. La pièce comprend six parties dont une partie de solo électronique. Une version plus courte sans électronique a d’abord été éditée, l’idée de l’électronique étant venue plus tard dans le processus de création. L’électronique peut être considéré comme une sorte de pianoforte augmenté, conférant un statut moderne à cet instrument pourtant historique.
HH : Quelles ont été vos impressions après l'enregistrement ?
SYP : Cela a été pour moi une très belle expérience de travailler sur cette création avec Hyewon. Cette rencontre a suscité de nouvelles idées, qui ont surgies pendant le montage de la pièce et m’ont permis de préciser certains éléments de l’écriture. Il était également très intéressant d’inclure le travail d’écoute de la partie électronique pendant les répétitions, car l’électronique n’est pas considéré ici comme une partie à part, mais comme faisant partie du discours musical de l’interprète.
Née en 1992, Hyewon Ha débute le piano à l’âge de 4 ans. Elle étudie d’abord au CRR de Tours dans la classe de Philippe Lefèvre, puis au CRR de Versailles dans les classes de François Chaplin, et obtient un premier prix de piano avec mention très bien puis une licence de musicologie interprétation et patrimoine, découvrant à cette occasion le pianoforte dans la classe de Daria Fadeeva. Passionnée par cet instrument, elle entre au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris dans la classe de pianoforte de Patrick Cohen. Parallèlement à ses études de pianoforte, souhaitant approfondir sa connaissance des claviers anciens, elle commence des études de clavecin au CRR d’Angers avec Françoise Marmin. Actuellement, Hyewon Ha enseigne au Conservatoire d’Issy-Vanves en tant que professeur de piano et accompagnatrice.
Contact : hahewon@gmail.com
Née à Taïpei, Shih Ya Peng s'est installée à Paris après avoir étudié la composition à l'Université Nationale des Arts de Taïpei avec Tsung-Hsien Yang. En France, elle étudie à l’Université de Paris-Sorbonne où elle obtient un Master de musicologie avec son mémoire intitulé "Le cheminement vers une théâtralité nouvelle dans la musique contemporaine", sous la direction de Marc Battier. Parallèlement, elle poursuit ses études en composition au Conservatoire de Boulogne-Billancourt dans les classes de Jean-Luc Hervé et de Yan Maresz et ensuite au Conservatoire de Paris (CNSMDP) où elle obtient son diplôme de Master en composition dans la classe de Frédéric Durieux. Ses œuvres ont été jouées en France, en Allemagne et en Russie par des ensembles tels que l’Orchestre des Lauréats du Conservatoire, l'Ensemble Intercontemporain ou encore le Moscow Contemporary Music Ensemble. Elle a été pensionnaire de l’Académie de Villecroze, et est lauréate du prix Monique Gabus 2019 et du prix Depelsenaire 2021 sous l'égide de la Fondation de France.
Contact : pengshihya.com@gmail.com