Née en 2000 à Tokyo, Hana Wakamatsu s’installe à Paris en 2007 et intègre deux ans plus tard la classe de Suzanne Gessner au CRR de Paris. Lauréate des concours Vatelot, Flame, Grumiaux, Ginette Neveu et Postacchini, elle fait ses débuts de soliste avec l’orchestre de Nancy lors du concours de Mirecourt, où elle remporte le 4ème prix ainsi que le prix du public. Depuis 2015, elle étudie avec Roland Daugareil au CNSMDP et prend part à divers évènements musicaux en soliste et en musique de chambre. Parallèlement à la musique, Hana étudie les mathématiques appliquées à l’université Harvard.
Francis Poulenc,
Sonate pour violon et piano, FP 119
Igor Stravinsky,
L’Histoire du Soldat, version pour violon, clarinette, et piano
Franz Waxman,
Carmen Fantasie
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Pour ce récital, je propose un ensemble de pièces qui se sont inspirées de l’opéra et du théâtre. Les trois pièces abordent toutefois les genres de manière différente. Deux ans seulement après la sortie de son mimodrame L’Histoire du soldat, Stravinsky en tire un arrangement, une suite pour violon, clarinette, et piano en cinq mouvements. Si l’effectif ainsi que l’argument de la pièce sont réduits, elle conserve néanmoins sa structure et narre l’histoire du soldat pauvre vendant son âme au démon qui triomphe dans le dernier mouvement. La Carmen Fantasie a quant à elle été composée par Franz Waxman pour être jouée dans le film américain Humoresque (1946) qui raconte l’histoire d’amour entre un jeune violoniste et son amante. Il s’agit donc d’une pièce de virtuosité dont les thèmes se basent sur le fameux opéra Carmen de Georges Bizet. Enfin, la Sonate pour violon et piano de Poulenc contient de nombreux auto-citations et emprunts. À titre d’exemple, le compositeur utilise l’un des thèmes du hautbois tiré de « l’air de la lettre » de l’opéra Eugène Onéguine de Tchaïkovski dans le premier mouvement de la pièce. Si les trois pièces tirent leur inspiration de l’opéra et du théâtre de façon différente et ont des styles distincts, elles sont liées par leurs intentions argumentatives ainsi que leurs références à des personnages charismatiques : une jeune fille amoureuse, un soldat malmené, ou encore une bohémienne au tempérament de feu. J’ai pris beaucoup de plaisir à composer ce programme puisqu’il me permettait de faire vivre des personnages uniques mais également parce que le travail que j’ai effectué était tout aussi stimulant.
Reproduire sur un violon le lyrisme des airs si connus de Carmen requérait beaucoup d’écoute de différents enregistrements et de travail, d’autant plus que cette fantaisie, composée dans le but de mettre en scène la virtuosité d’un personnage de film, comprend des éléments très techniques donnant presque une impression de spectacle. Il s’agissait d’interpréter au mieux techniquement cette pièce de genre tout en conservant le lyrisme des passages lents afin que la fin de mon récital ne se résume pas en une performance technique. La préparation des deux autres pièces du programme a été plus particulière puisque le confinement ne me permettait pas de travailler avec d’autres musiciens. Avoir deux pièces de musique de chambre dans mon programme, certes très différentes dans leur écriture, m’avait motivée mais tout le travail d’écoute et d’interprétation en groupe restera malheureusement inachevé.
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