Il est compliqué de cacher ses émotions lorsque ça bouillonne à l’intérieur.
Un intérieur prêt à rire, à pleurer, à donner de l’amour à tout moment parce que c’est ce qui le fait vibrer.
Mais pour le bien de chacun, et surtout par peur de déranger il reste bien au chaud caché sous cette carapace d’indifférence.
Sensible. Joyeux. Généreux. Patient. Aimant.
Il y a tant de choses que ce petit être aimerait dire, mais qui ne sortent pas par peur des représailles et autres issues qui l’empêcherait d’être lui-même.
Et pendant un instant, il a pu se dévoiler, vivre d’insouciance, de rigolade et de naturel.
Mais le temps a fait son travail et cet instant s’est évanoui dans une rivière de larmes.
Un besoin d’un souffle nouveau.
Un besoin d’un souffle nouveau afin de se libérer d’un poids, qui me freine à faire beaucoup de choses.
Un cri du cœur qui appelle à l’aide pour sortir de ce sombre blocage qui m’enferme.
Se libérer.
Se libérer pour enfin arrêter de se restreindre, de faire ce que je souhaite et être qui je veux.
Devenir ce que l’on souhaite.
Devenir.
Quelle est ma volonté de liberté ?
Konstant in Somov – Open door on a garden (1934) /
Bruno Catalano – Les Voyageurs
Artiste inconnu
Françoise Huguier
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Qu’est-ce qui vous tient particulièrement à cœur dans votre engagement de danseur ?
Ce qui me tient particulièrement à cœur dans mon engagement de danseuse, est de pouvoir parler de sujets importants, qui sont nécessaires dans certaines périodes de la vie. Il est souvent plus facile pour moi de faire passer des messages, des émotions, des sensations par le langage du corps.
L’ouverture aux autres toutes générations confondues pour transmettre, échanger ses connaissances, avec empathie et bienveillance, toujours prendre en compte la sensibilité des personnes faces à moi pour apprendre et comprendre les uns des autres, les évolutions et les failles de ce monde.
La communication par les gestes et cet art qui me pousse.
Avoir une ouverture d’esprit me semble également primordial, la remise en question toujours dans le but de faire grandir ses projets, ses interprétations. De respecter les œuvres existantes, de s’inspirer des plus grands.
Mais aussi d’avoir une certaine liberté d’expression, de penser et de créer, d’assumer son propre langage corporel.
Quel est votre rêve professionnel le plus audacieux ?
A ce jour, mon rêve le plus audacieux serai de créer ma propre compagnie, elle serait à mon image, me permettrait de véhiculer mes idées, de créer en toute liberté, et pourquoi pas de partir en tournée dans le monde entier avec des spectacles et des créations inédites.
De pouvoir créer des interventions artistiques et de partage pour et avec les personnes en difficultés dans des hôpitaux psychiatriques, des EHPADs...
Et transmettre ma passion par le biais de cours, d’interventions auprès d’artistes en formation ou non.
Que retirez vous des quatre années au CNSMDP ?
Ces quatre années au CNSMDP m’ont permis de m’ouvrir à la danse contemporaine, car ce n’était pas mon style de prédilection dans mon ancienne école de danse, d’acquérir une meilleure technique à force de travail, d’assiduité et de persévérance, d’avoir la chance de profiter de l’enseignement de professeur de renom, de participer à des projets avec des professionnels et d’avoir des expériences semi-professionnelles.
J’ai pu prendre conscience, grâce à tout cela, de mon corps et surtout de mes capacités.
Pour synthétiser, cela aura été une belle expérience aussi bien humaine, avec des rencontres qui resteront gravées en moi, que professionnelle.