
Gérard McFadden
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Master 2020Contrebasse
Né à Brisbane (Australie), Gerard McFadden se forme à la contrebasse auprès des membres du Queensland Symphony Orchestra, puis de Michael Morgan, ancien 1er contrebassiste du Metropolitan Opera au Conservatoire du Queensland. Il se produit régulièrement avec l’Orchestre symphonique de Queensland et se perfectionne auprès le contrebassiste solo John Fardon. Récompensé par l’Université Griffith, il entre au CRR de Saint-Maur en 2015, puis intègre le cursus de master du CNSMDP dans la classe de Thierry Barbé, l’Académie de l’Opéra national de Paris, et enfin le cursus de master du CNSMDP en contrebasse baroque et violone. Il est aussi un bassiste de jazz accompli et a joué avec Gretchen Parlato, Barney McCall, Mike Knock, Mike Moreno, John Betsch, Will Vinson et Jacam Manricks.
Giovanni Legrenzi,
« La Cetra », op. 10, Sonate n° 4
2 Sonate a due, op. 2, « La Foscari »
Violon : Akane Hagihara
Violone : Gerard McFadden
Clavecin : Elies Tataruch
Johann Baptist Vanhal,
Concerto pour contrebasse
Contrebasse Viennoise : Gerard McFadden
Fortepiano : Elies Tataruch
Gioacchino Rossini,
Duo pour violoncelle et contrebasse
Violoncelle : Hélène Richaud
Contrebasse : Gerard McFadden
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Pour ce récital de master, j’ai souhaité présenter les différents types d’instruments de basse en seize pieds qui ont existé entre le XVIIe et le XIXe siècle. Comme une grande partie de ce répertoire est maintenant interprétée exclusivement sur une contrebasse moderne à quatre cordes (accordée en quartes et utilisant des cordes métalliques), il est facile d’ignorer la large gamme d’instruments de basse qui existait et leurs diverses applications.
Giovanni Legrenzi est né à Clusone, dans la République de Venise. Fils d’un violoniste professionnel, Legrenzi a d’abord reçu l’enseignement de son père et a eu l’occasion de se produire à l’église locale. Son premier poste a été celui d’organiste à Santa Maria Maggiore à Bergame. C’est là qu’il a écrit « La Foscari ». En 1656, il est nommé maestro di cappella à l’Académie du Saint-Esprit de Ferrare, une charge qui lui laisse amplement le temps de publier huit volumes d’œuvres musicales.
Legrenzi s’installe à Venise dans la dernière partie des années 1660, où il occupe un poste de professeur de musique à Santa Maria dei Derelitti. C’est à cette époque qu’il écrit « La Cetra ». Les sonates pour violon, violon et basse continue de Legrenzi sont assez uniques en ce sens qu’elles contiennent souvent une partie de violon indépendante de la partie de basse continue. La plupart des sonates pour la même instrumentation de cette époque ont une partie de violon identique à la partie de basse continue ou une diminution de celle-ci. Violone se traduit littéralement par «grande viole» et a été largement utilisé dans la musique de chambre italienne à partir du 17e siècle en raison de sa capacité à jouer dans la gamme de 8 ou 16 pieds.
Le compositeur tchèque Johann Baptiste Vanhal a écrit son concerto pour contrebasse dans la seconde moitié des années 1780 à Vienne. Au XVIIIe siècle, la contrebasse n’était pas encore normalisée et il existait plusieurs instruments de basse différents avec des accords différents. C’est à Vienne que l’on trouve la «contrebasse viennoise», parfois appelée « violone viennois » : un instrument à quatre ou cinq cordes à frettes accordé en ré majeur, avec une combinaison de tierces et de quartes. Cet instrument a connu une période de grande popularité à Vienne dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, de nombreux compositeurs écrivant des concertos pour cet instrument et l’utilisant dans un grand nombre d’œuvres de musique de chambre. Le concerto de Vanhal montre le large éventail de possibilités de la contrebasse viennoise, combinant des passages spiccato rapides avec de longues phrases lyriques.
Gioacchino Rossini (1792-1868) est né à Pesaro de parents musiciens. Célèbre compositeur d’opéra, Rossini a écrit son Duo pour violoncelle et contrebasse alors qu’il vivait à Londres. L’œuvre a été commandée par le violoncelliste amateur Sir David Salomons et il l’a jouée lors d’une soirée à Londres avec le célèbre contrebassiste Domenico Dragonetti. Les duos de cordes de cette époque sont rares. Plus rare encore, est la combinaison du violoncelle et de la contrebasse. J’ai toujours aimé cette pièce pour son esprit joyeux et léger et elle montre une autre facette de la contrebasse : elle est jouée sur une contrebasse à trois cordes comme c’était traditionnellement le cas en Italie (et par Rossini) à cette époque.