Les récitals de 2e cycle de musique de chambre sont l’occasion pour les élèves qui ont passé cinq ans au Conservatoire de présenter un programme libre, à leur image. La crise sanitaire a rendu impossible ce rendez-vous habituel du mois de mai avec les familles et les professionnels de la musique, le Conservatoire le fait donc revivre en cette fin novembre par captation vidéo.

Ricardo Nillni, E pur si muove 15’
Noé Nillni, trompette
Nicolas Arsenijevic, saxophone

E pur si muove est une pièce pour trompette(s) et saxophone(s), jouée par deux interprètes, tous deux mis en mouvement dans un espace scénique neutre.
Faisant référence à la célèbre citation attribuée à Galilée, l’idée motrice et singulière propre à la composition de ce duo vise à présenter les mouvements des corps des musiciens intégrés à l’écriture comme étant une troisième voix, qui ne serait pas entendue, mais vue. Les déplacements et les gestes des interprètes sont ainsi traités d’une manière symphonoptique.

L’oeuvre, qui s’étend sur un peu plus d’un quart d’heure, propose une architecture formelle divisée en petites scènes, toutes enchaînées, qui exploitent le canvas scénique et la nomenclature d’un duo mêlant trompette et saxophone de différentes façons. Au cours de chacune de ces scènes, certaines idées musicales sont mises en exergue de façon spécifique, tant dans la rhétorique sonore que par l’instrumentation changeante et la configuration de l’espace. Les différents éléments du discours qui traversent ces courts tableaux évoluent en fonction de ceux qui les suivent ou les précèdent, crééant un système de renvois permanents et une dramaturgie constamment interrogée.

Sur un fond d’inspiration donnée par le théâtre pauvre, cette oeuvre n’utilise que ce qui nous est donné de façon essentielle. Un espace (vide) — et deux musiciens qui jouent et circulent sur et autour de celui-ci.

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E pur si muove is a piece for trumpet(s) and saxophone(s), performed by two players both being set in motion in a neutral scenic space.
Referring to the famous quote credited to Galileo, the main idea of this piece aims to present the motions of the performers featured in the notation as a third voice, that wouldn’t be heard, but seen. The moves and gestures of the musicians are therefore treated in a way that is here to be called symphonoptic.

The piece, which lasts a bit more than fifteen minutes, is conceived in a form made of small scenes, using the scenic frame and the nomenclature in different ways. During each of these scenes, certain musical ideas are emphazised in a specific manner, whether rhetorically, through instrumentation changes or through a different space configuration. The objects exposed through these short episodes evolve according to what comes both before and after them, creating a system of permanent auto-referrences and a dramaturgy which is constantly being questioned.

Inspired by the notions of « théâtre pauvre », this piece only uses what is essentially given to us. An empty stage — and two musicians playing and moving, on and around it.

Élèves en 2e année de 2e cycle supérieur, promotion 2019 – 2020
Département des disciplines instrumentales classiques et contemporaines