Jean-Jacques Nattiez à propos de l’histoire de la musique dans son Encyclopédie
Jean-Jacques Nattiez, musicologue français, professeur émérite à la Faculté de Musique de l’Université de Montréal, s’inscrit dans le mouvement sans précédent qui a animé la recherche occidentale après 1960, période durant laquelle la musicologie rencontra à grande échelle les sciences humaines, l’anthropologie, la sociologie, la psychologie, la linguistique et la philosophie dans ses branches les plus récentes, ce qui a conduit à faire exploser le savoir musical et ses approches.
Musiques : Une Encyclopédie pour le XXIe siècle [1], dirigée par Jean-Jacques Nattiez, a été publiée au XXIe siècle mais conçue dans les dernières années du siècle précédent. Suscitée par les bouleversements intervenus dans la musique à partir du début du XXe siècle, cet ouvrage marque d’emblée sa volonté de renouveau en commençant son premier volume par les musiques du XXe siècle, afin de mettre en avant l’importance des perturbations et des ruptures survenues dans cette période et manifester une approche novatrice.
Cette encyclopédie de la musique, organisée en cinq volumes [2], adopte une stratégie thématique bien déterminée. Il est remarquable que le titre de l’encyclopédie soit au pluriel, que les sous-titres des quatre premiers volumes qui paraissent année après année soient également au pluriel, et que le dernier soit au singulier.
Il est intéressant d’effectuer un parcours de lecture linéaire des articles de Nattiez présentant l’encyclopédie et les différents volumes, ainsi que ceux qui clôturent le premier et le cinquième volume, comme s’il s’agissait d’un livre unique. Cela n’exclut évidemment pas la lecture ultérieure des « quelques » 230 essais proposés par 185 auteurs de 19 pays différents, articles destinés à apporter des éclairages engagés et nouveaux, sans lesquels cette encyclopédie n’aurait pu exister. Cette lecture initiale des articles de Nattiez, préalable à la lecture des autres auteurs, peut être une des manières d’approcher l’univers de cette encyclopédie et la pensée de celui qui l’a dirigée.
L’ensemble des articles de Nattiez dont il sera question ici constitue non seulement une réflexion sur les interrogations des auteurs contemporains – telles qu’elles apparaissent dans leurs ouvrages pour décrire la musique ou les musiques du passé, du présent et d’ailleurs –, ainsi qu’une réflexion sur les contenus des dictionnaires et encyclopédies d’envergure parus au XXe siècle, mais aussi une exposition de ses propres suggestions et des intentions de son encyclopédie. « Intentions », mais pas seulement : également un « esprit » encyclopédique « à la Diderot [3] », qui souhaite tenir compte des préoccupations de son époque, témoigner de la liberté de penser, du goût de l’innovation et de la nécessité du doute, ce qui suppose tolérance, modestie, et curiosité.
Cette encyclopédie s’inscrit dans la lignée de la première Enciclopedia de la Casa editrice Einaudi (Romano, 1977-1984), qui a commandé cet ouvrage, d’abord publié en italien, et que Nattiez remercia chaleureusement pour son entière liberté laissée au choix de l’équipe de direction (M. Bent, R. Dalmonte et M. Baroni) et des auteurs-collaborateurs. Dans un esprit de coopération internationale et d’ouverture allant de pair avec le contexte contemporain de la mondialisation, les auteurs furent choisis en tant que représentants de disciplines ou de tendances divergentes ou opposées, ou selon leurs origines culturelles, pour mieux étudier la musique « des Autres » (12 nationalités différentes pour le vol. 3 : Musiques et cultures), et pour leur capacité à engager « fermement » leur point de vue personnel sur le sujet abordé, avec leur style propre, et en toute liberté vis-à-vis de certains académismes universitaires parfois contraignants. Leurs articles sont plutôt des essais personnels organisés de façon thématique.
Cette encyclopédie se veut tant un lieu de rencontres d’idées que la trace et l’illustration des interrogations nouvelles surgies au cours du XXe siècle. Elle vise à provoquer la réflexion et à susciter le désir d’arpenter des pistes nouvelles en s’appuyant sur une bibliographie riche, située à la fin de chaque article et classée alphabétiquement par noms d’auteurs, un volumineux index des noms et des œuvres figurant à la fin de chaque volume. Le lecteur n’y trouvera pas une « vaste synthèse [4] », compte tenu tant de la complexité que de la diversité des phénomènes, sans oublier la prise en compte d’Internet.
Dans cet ouvrage, la connaissance de l’histoire des structures, des styles et des genres, des grandes biographies de compositeurs et de la philosophie ancienne ne suffisent plus. S’intéresser aux technologies nouvelles, aux facteurs économiques et à d’autres disciplines, notamment les sciences humaines et sociales, devient dès lors indispensable. Ainsi cette encyclopédie est destinée à être « lue » comme une vaste multiplicité de points de vue. C’est en cela qu’elle se distingue des autres ouvrages parus au XXe siècle, même si certains, auxquels Nattiez rend hommage, avaient déjà depuis 1960 adopté le principe d’articles de fond développés dans lesquels la subjectivité est de plus en plus assumée par leurs auteurs : l’Histoire de la musique de Roland-Manuel (1960-1963), ou le Neues Handbuch der Musikwissenschaft dirigé par C. Dahlaus et terminé par H. Danuser (1980-1995), ou encore Die Musik in Geschichte und Gegenwart (Finscher, 1994). Ce qui n’exclut pas la catégorie des monuments d’érudition, destinés eux à être « consultés », et indispensables pour trouver des informations objectives factuelles, des définitions ou encore des biographies de musiciens, le tout classé par ordre alphabétique comme dans le New Grove Dictionary of Music and Musicians édité en 2001, ou encore l’Encyclopédie Fasquelle de la musique (Michel, Lesure et Fedorov, 1958-1961).
La présentation du premier volume, intitulée « Comment raconter le XXe siècle [5] » – qui précède « Un survol rétrospectif du XXe siècle » de Jean Molino [6], le seul collaborateur à participer à l’introduction d’un volume –, dresse un bilan qui permet de rendre compte des mutations profondes dont la musique a fait l’objet au XXe siècle, une période qui a connu de tels crises et bouleversements dans tous les domaines que les modes de pensée traditionnels en furent durablement affectés. Pourtant, dès ses premières années, dans une quête généralisée de nouveaux projets de société, un idéal de modernité, basé sur la conviction qu’un progrès était possible pour l’humanité, avait déjà bousculé certaines conventions. L’échec de cette tentative, puis la Seconde Guerre mondiale, la mondialisation, le développement de nouvelles disciplines et techniques entrainèrent l’ensemble de la création musicale dans des mouvements de réactions généralisés et d’expérimentations multiples. Et le doute radical des dernières années du XXe siècle plongea les compositeurs dans une sorte d’« anything goes » (« tout est possible »), puis dans une période de stagnation durable, tous les styles et genres musicaux coexistant, aucun ne prévalant sur les autres.
Le mouvement de modernité musicale, déjà annoncé par deux compositeurs au siècle précédent – symboliquement par Beethoven avec le Quatrième Concerto pour piano en sol majeur, opus 58 (1805-1806), sorte d’affirmation musicale tant de l’indépendance de l’individu au sein de l’humanité et de l’histoire que de l’indépendance de l’artiste dans ses choix esthétiques, et par Liszt avec sa pièce Nuages gris (1881), dépourvue de stabilité tonale –, se manifeste au XXe siècle chez les compositeurs Debussy et Schoenberg, qui inaugurent la rupture avec le passé et la fracture entre compositeur et auditeur. La musique « sérieuse » subit alors des remises en question plus ou moins radicales des fondements même de sa création par la rupture de son langage tonal tricentenaire, l’avènement de l’atonalité et du sérialisme, et la fragmentation du discours sous ses formes les plus diverses.
Les compositeurs modernistes, confiants que cet engagement révolutionnaire irait dans le sens d’un progrès et aboutirait à la création d’une esthétique nouvelle, qui serait celle de la nouvelle musique pour la société universelle de demain, exprimaient ainsi une foi en l’avenir et leur souhait de participer à un nouveau projet de société beaucoup plus généralisé.
À partir de 1950, toutes sortes de tendances esthétiques se rejoignent dans une idéologie du progrès et la recherche à tout prix de la nouveauté. L’univers musical connait alors une vaste expansion vers des sonorités inouïes. Mais les années 1960 marquent l’abandon de cette idée de progrès, la fin de l’optimisme et le début du post-modernisme. La musique « sérieuse » connait une désaffection grandissante de la part du public, et malgré toutes les tentatives de renouvellement pour en tenir compte et le recours à des expérimentations des plus diverses – au hasard, à l’aléatoire, aux œuvres ouvertes, ou des propositions de musiques plus simples, ou encore des retours en arrière vers la tonalité, des réactions néo-modernistes, des rapprochements avec les musiques pop, rock, ou industrielles –, elle ne parvient pas à établir un nouveau langage universel.
Simultanément apparaissent d’Autres musiques dites de « divertissement », et les musiques actuelles, plus faciles d’accès, ainsi que de nouveaux types d’événements musicaux, croisements de toutes natures, genres et styles, allant de pair avec la mondialisation.
Cette rétrospective historique démontre que les compositeurs se sont éloignés des cadres de référence des mélomanes à mesure que la musicologie et les discours sur la musique devenaient nécessaires à un public qui ne la comprenait plus et s’en sentait exclu. Quel avenir cette musique en quête d’identité, qui semblait alors stagner et se replier sur elle-même, se préparait-elle ? Il fallait bien rompre avec la tradition chronologique de l’historiographie pour en déduire qu’il fallait repenser la musique du passé autrement. « Comment raconter le XXe siècle », titre de la présentation du premier volume, est ainsi autant une question qu’une suggestion.
En 2003, au moment où Nattiez dresse ce bilan, il soulève la question du choix de stratégie de narration par un auteur, notion qu’il abordera largement dans le quatrième volume (Histoires des musiques européennes), qui ne paraitra cependant qu’en 2007. Pour lui, une histoire est une intrigue qui interroge la notion d’objectivité et la pérennité du jugement de valeur. Ainsi, chaque musicologue ne pourra faire abstraction de ses propres jugements et devra assumer pleinement sa subjectivité, ce qui éclaire fondamentalement l’esprit de cette encyclopédie et explique sa propre intrigue et la stratégie du comité éditorial : réunir 54 auteurs différents pour un total de 65 articles pour ce premier volume, autour de thèmes et de sujets qui reflètent les grands courants et les grands problèmes qui ont traversé le XXe siècle.
Une histoire est une collection d’histoires [...]. Plusieurs intrigues sont non seulement possibles mais nécessaires pour rendre compte des faits [7].
L’analyse comparative menée par Nattiez des différentes stratégies de narration de l’histoire de la musique du XXe siècle, par des auteurs de cultures musicologiques différentes (l’anglais Paul Griffiths, le français Jean-Noël von der Weid – d’inspiration téléologique hégélienne –, Hermann Danuser – par sa conception allemande de la musicologie –, l’approche néo-marxiste d’auteurs italiens de la Storia della musica), met au jour la diversité des approches possibles et soulève la question de la subjectivité. Par ailleurs, Nattiez souligne que si certains auteurs fondent les mouvements de l’histoire sur des caractéristiques internes à la musicologie – l’écriture, les styles musicaux, les œuvres, les grands courants –, ceux qui s’appuient sur des paramètres extérieurs à la musique obligent le lecteur à en « endosser le poids[8] ».
L’éclatement du phénomène musical oblige ainsi à une pluralité du savoir musicologique et à la redéfinition de concepts tels que ceux de musique ou de musicien. Dans la présentation du deuxième volume, « Pluralité et diversité du savoir musical », Nattiez développe la conception de Molino selon laquelle la musique se construit à partir de la résultante d’une combinatoire de formes symboliques. Il signale également que si la pluralité du savoir musical peut offrir une multitude d’éclairages nouveaux, elle porte aussi le danger de la tentation du réductionnisme.
Dans le même esprit, le considérable élargissement du champ de l’ethnologie oblige à des redéfinitions des mots et des idées. Il ne faut pas oublier que ce n’est qu’au début du XXe siècle que les musiques européennes, extra-européennes et traditionnelles se sont rencontrées, et que l’ethnomusicologie est une discipline toute récente. Nattiez, dans son « Invitation au voyage » du troisième volume (Musiques et cultures), toujours dans une perspective plurielle, s’oppose aux préjugés issus du colonialisme, des différences de religions et de sociétés, aux idées d’immuabilité de ces musiques traditionnelles et aux idées reçues de scission entre oral et écrit, ou encore simplicité et complexité. Les sociétés dont il s’agit ont une conscience historique et esthétique, et leur art n’est pas que fonction [9]. D’autre part, avec la mondialisation, les influences réciproques sont conséquentes et il faut sans doute ré-envisager la notion d’authenticité.
Il peut paraitre banal de dire que l’emploi du pluriel implique une pluralité, mais dans le cadre de cette encyclopédie, ce choix souligne une pluralité d’approches, ce qui est inhabituel concernant le domaine du quatrième volume (Histoires des musiques européennes), à savoir la musicologie historique. Dans « Histoire ou histoires de la musique ? », qui présente le quatrième volume, Nattiez effectue une synthèse rétrospective des postures historiographiques depuis l’émergence de la conscience historique au XIXe siècle, selon ce que les auteurs ont choisi de mettre au cœur de leur histoire. La conception moderniste d’avant 1960 proposant souvent des séries d’articles centrés sur les biographies des compositeurs – où la périodisation est fondée sur la notion de générations –, elle hiérarchise et sacralise des monuments, et crée son musée imaginaire de façon autoritaire. La conception structuraliste du Zusammenhang met quant à elle l’accent sur les œuvres qui sont expliquées comme le résultat d’idées dominantes à un moment de l’histoire (le marxisme, le néo-hégélianisme, la psychanalyse). La réaction postmoderniste, relativiste et déconstructionniste, qui sépare les faits de l’interprétation, a remis en question ces grilles explicatives ainsi que le principe de causalité et l’idée de Zeitgeist qui justifiaient le découpage de l’histoire. La New Musicology, qui réhabilite les exclus de l’histoire et n’accepte pas que celle-ci se construise en se fondant sur une échelle de valeurs, explicite ou implicite, supprime toute hiérarchie et cherche des justifications philosophiques. C’est ainsi qu’après la déconstruction totale de ce qui crée une histoire – les faits, l’objet, la cause, l’interprétation et l’intention de l’auteur –, l’idée de F. Dosse selon laquelle « l’Histoire est en miettes » (1987) peut largement s’appliquer à la musique.
Le premier volume et le quatrième volume font ainsi un même constat : « Anything goes » et « l’Histoire est en miettes », c’est-à-dire que la musique et le discours sur la musique sont déconstruits et semblent en panne. Nattiez propose ainsi une position relativiste modérée de perspective plurielle et dynamique, en repensant les liens entre les faits, les causes et les interprétations : il faut alors expliciter les données et les raisonnements, et admettre la pluralité des intrigues comme nécessaires pour rendre compte des faits : il n’existe pas de vérité globale, il n’existe que des vérités « locales », et peut-être ne faudrait-il n’écrire que des micro-histoires, et admettre que nous construisons tous des histoires imaginaires. Abordée de cette manière, l’histoire n’est plus fixe, unique, elle est plurielle : « Une histoire est une collection d’histoires […]. Chaque construction éclaire une facette [10]. »
Si chacune des présentations de Nattiez propose des voies plurielles pour répondre aux interrogations suscitées par l’état de la musique à la fin du XXe siècle, la dernière – « Éclatement ou unité de la musique ? » – tente quant à elle une synthèse. En réunissant le point de vue culturaliste à la base de l’ethnomusicologie qui ne doit rien exclure, et l’anthropologie musicale qui serait la cohabitation des musiques, le concept de culturalisme anthropologique semble unificateur. Dans la mesure où une musique d’ici accepte une musique d’ailleurs, il serait peut être intéressant de rechercher des typologies d’universaux qui, rassemblés, produiraient alors une musique universelle.
Deux articles sont sans doute à réunir pour terminer : celui qui conclut l’encyclopédie et celui qui clôt le premier volume (« Unité de la Musique […] Unité de la Musicologie : En guise de conclusion [11] » et « La musique de l’avenir [12] »). En clôturant le premier volume par « La musique de l’avenir [13] », Nattiez évoque la prospective (révélée exacte) du musicologue Leonard B. Meyer, exposée dans son ouvrage Music, the Arts, and Ideas, publié en 1967, et renouvelée dans son essai de 1994 : « La musique est entrée dans une période de stagnation durable [14]. »
Pour faire suite à cette prédiction du présent, Nattiez se projette dans un univers imaginaire, au centenaire de sa naissance, en signant humoristiquement « N.d.E » une ultime Présentation qui précèderait un article d’un brillant musicologue, Hans-Jacob Zanetti, pour la 28e édition de cette encyclopédie. Perspective de compu-société qui semble par avance annihiler toute idée d’esthétique, disparition des livres, des orchestres symphoniques et des salles d’opéras, clonage de Pierre Boulez… Par-delà la désolation, la fidélité à son éditeur, son héritage transmis à Hans-Jacob Zanetti et la durabilité de cette encyclopédie ne sont-ils pas les signes d’une quête d’inscription au sein de l’humanité et de l’histoire ?
Dans son dernier article, « En guise de conclusion », Nattiez rend hommage aux travaux de Dahlhaus (1980), Danuser (1986) et Dhomont (1990) autour du concept de génération. Ce dernier, par des petites formules toutes simples, dresse une formidable comparaison des deux générations moderne et postmoderne du XXe siècle. Et ce n’est qu’au moment où il conclut que Nattiez qualifie sa position de « post-structuraliste » ; il soulève alors la question de l’esthétique musicale : qu’est‑ce qu’une bonne œuvre ? Une bonne production musicale ? La réponse pourrait se situer entre deux pôles : d’ordre éthique chez Michel Foucault – « Une attitude plus ou moins bienveillante à l’égard d’une pluralité de musiques. À chacune on donne droit à l’existence, et ce droit est perçu comme une unité de valeur [15] » – ou privilégiant l’exigence esthétique chez Boulez selon lequel un « œcuménisme éclectique » et l’acceptation du pluralisme des musiques seraient un « remède à l’incompréhension », rejetant la musique « d’en bas » et réservant la musique « d’en haut » à une élite [16], dans un jugement de valeur que Nattiez, animé d’un esprit humaniste et se positionnant en dehors de toute hiérarchie, ne peut accepter. Dans cette perspective, les musicologues sont dorénavant dans la nécessité de comprendre les attitudes esthétiques des « autres » et de connaître les musiques les plus diverses. Il serait à ce titre intéressant d’essayer de fonder une typologie d’universaux du « Beau » qui respecterait ces éléments hétérogènes. Nattiez termine par des suggestions concrètes pour la création d’une musicologie nouvelle, unifiée, pluridisciplinaire et multidimensionnelle. Ces deux articles esquissent ainsi une prospective de la musique à 2045 et la proposition d’une nouvelle musicologie.
Le 5 novembre 2009, Jean-Jacques Nattiez a franchi un seuil historique par la distinction qui lui a été remise pour l’ensemble de ses travaux : la Médaille d’or du Conseil de Recherche en Sciences Humaines du Canada, destinée aux chercheurs les plus novateurs, qui contribuent de façon remarquable à l’avancement des connaissances. C’est la première fois que cette récompense est remise à un musicologue : une avancée significative pour la musicologie, allant dans le sens des derniers mots de Musiques. Une Encyclopédie pour le XXIe siècle.
Pour citer cet article
CABARET-BATAILLE Claire, "Jean-Jacques Nattiez à propos de l’histoire de la musique dans son Encyclopédie", Actes de la journée d'études Autour des écrits de Jean-Jacques Nattiez (CNSMDP, 12 novembre 2015), Les Éditions du Conservatoire, 2021, https://www.conservatoiredeparis.fr/fr/jean-jacques-nattiez-propos-de-lhistoire-de-la-musique-dans-son-encyclopedie
[1] Arles, Actes Sud / Paris, Cité de la Musique, 2003-2007.
[2] Vol. 1 : Musiques du XXe siècle (2003) ; vol. 2 : Les savoirs musicaux (2004) ; vol. 3 : Musiques et cultures (2005) ; vol. 4 : Histoires des musiques européennes (2006) ; vol. 5 : L'unité de la musique (2007).
[3] Vol. 1, p. 25.
[4] p. 26.
[5] p. 39-64.
[6] p. 69-85.
[7] Vol. 4, p. 41.
[8] Vol. 1, p. 53-58.
[9] « Une des formes les plus perverses et insidieuses du racisme est le racisme esthétique », vol. 3, p. 31.
[10] Vol. 4, p. 41-45.
[11] Vol. 5, p. 1198-1209.
[12] Vol. 1, p. 1392-1423.
[13] p. 1393-1723.
[14] Vol. 1, p. 1400.
[15] FOUCAULT, Michel, 1983, dans Boulez, 2005, p. 483-484.
[16] BOULEZ, Pierre, 1983, dans Boulez, 2005, p. 484.