Après des études de piano puis d'écriture au CNSMD de Paris, Raphael Picazos se tourne vers une étude approfondie des musiques médiévales dans leur diversité et depuis l'origine de leur notation. Il se forme puis s'associe auprès de nombreux maîtres et diverses institutions, et parallèlement devient membre de l'ensemble Obsidienne durant 20 ans pour y apprendre et exercer le métier de chantre. Il participe ainsi à de nombreux concerts en France et à l'étranger ainsi qu'à l'enregistrement de nombreux disques. Cette expérience lui permet de nourrir une pédagogie nouvelle d'enseignement basée sur les finalités du métier d'interprète ou de transmetteur dans les répertoires les plus anciens : l'improvisation, la lecture sur les manuscrits, la restauration de parties manquantes.
A ce titre il créé en 1997 l'Atelier de contrepoint médiéval au CRD Val Maubuée (Seine-et-Marne) qui forme de jeunes professeurs et artistes dans le sens d'une interprétation historiquement informée. En partenariat avec Paris Sorbonne Université, il restaure en 2008 la Messe de la Sorbonne d'après les fragments du manuscrit original (éd. Puf), permettant ainsi un exécution complète de l'œuvre délaissée depuis la 14e siècle. En 2010 il crée et dirige la collection Opus Artis Novae (Ut Orpheus Edizioni) dédiée à la mise en transcription diplomatique des pièces du répertoire subtil de la fin du 14e siècle.
Ses recherches portent principalement sur la traduction commentée de traités de musique afin d'offrir aux interprètes des outils de compréhension du langage des premières polyphonies notées. On citera entre autres exemples : Musica enchiriadis, Scholica enchiriadis (ca. 890). Epistola de ignoto Cantu (Guido d'Arezzo, ca. 1026). Ad organum faciendum (anon de Milan ca. 1100). Diaphonia duplex cantus est (anonyme de Montpellier, ca. 1150). Discantus cantui debet esse contrarius (Anonyme 'La Fage', ca. 1170). Incipit ars organi (anonyme du Vatican, ca. 1190). De musica (Gui de chalis ca. 1200). Cognita modulatione melorum secundum viam octo troporum (anonyme IV, ca. 1270). Tractatus de musica (J. de Moravie, ca. 1270) extrait : ch. 25, Habito de ipsa plana musica (Jean de Garlande, ca. 1280). Gaudent brevitate moderni (anonyme II, ca. 1290). Mensurabilis musica est cantus longis breuibusque temporibus mensuratus (anonyme, ca. 1300). Lucidarium, Pomerium (Marcheto da Padova, ca. 1317). Incipit introductio contrapunctus. (Philippe de Vitry, avant 1330). Incipit introductio contrapunctus. (Philippe de Vitry, avant 1330). Cum notum sit omnibus cantoribus mensurabilem (Anonyme, ca. 1330). Compendium de discantu mensurabili (Petro dicto Palma Ociosa, 1337). Quedam exempla de contrapuncto ac regule utiles (anonyme, avant 1340). Quatuor principalia III (anonyme, ca. 1350) extraits. Quilibet affectans scire contrapunctum (Jean de Murs, ca. 1350), Le infrascripte son le regule de contraponto (Antonio de Leno, ca. 1370 en collaboration avec G. Schiassi). Quoniam in ante lapsis temporibus (Goscalcus, 1375). Quid est contrapunctus (anonyme, ca. 1430). Regulae Hothbi supra contrapunctum (ca. 1460). Liber de arte contrapuncti (Johannes Tinctoris, 1477) livre II et III. Practica musicae (Johannes Gaffurius, 1496) livre III et IV.
Il est également nommé professeur d'Ars Musica Moyen Âge au Cnsmd de Lyon en 2011.