"La danse, en tant qu’art, n’est pas simplement une succession d’enchaînements dans l’espace. Au-delà de la virtuosité technique , il y a la vaste gamme des émotions que suscite l’artiste chez le spectateur : de par leur puissance et leur variété, ces émotions concourent à transporter le public vers un ailleurs en lui permettant, ce faisant, de s’évader de son quotidien . Et il s’avère que notre corps est le lieu par lequel transite ce flux émotionnel. Semblable à un instrument de musique, il a la capacité de vibrer plus ou moins intensément comme les cordes d’un violon . Ainsi c’est cette alchimie entre la technique et la sensibilité, qui prend naissance sur scène dans le creuset des compositions musicales des grands artistes classiques ou contemporains, qui définit , selon moi, ce qu’est une vraie artiste. Étant particulièrement sensible à ce que peut dégager sur scène une danseuse, mon dessein en tant que professeur est d’amener les étudiant.es à perfectionner leur technique mais aussi à puiser au fond d’elles et d’eux-mêmes les trésors accumulés par l’expérience afin de leur donner corps. Et cela grâce à la magie du médium musical avec lequel elles entrent en communion. La classe de Dnsp3 représente la dernière année du 1er cycle classique. À la fin de l’année scolaire, les étudiantes présentent 2 variations et une composition personnelle sur scène devant un jury en vue d’obtenir leur certificat. Elles présenteront ensuite des auditions dans le but d’intégrer une compagnie. Il est donc essentiel pour moi de leur faire prendre conscience du rapport qu’un danseur doit établir entre son corps, la musique et son esprit."
Remarquée par Christiane Vaussard, elle entre au Conservatoire de Paris en 1985 et remporte un premier prix en 1988 qui lui permet d’'intégrer la deuxième division de l'école de danse de l'Opéra de Paris . En 1990 à l'âge de 18 ans, Isabelle Ciaravola est engagée dans le corps de ballet de la compagnie. Promue Coryphée en 1993, Sujet en 2000, Première Danseuse en 2003Isabelle Ciaravola est nommée Danseuse Étoile le 16 avril 2009 à l’issue de la première représentation de Onéguine de John Cranko (entrée au répertoire) ,où elle tenait le rôle de Tatiana. Souvent surnommée les Jambes de l'Opéra , en raison de la longueur de celles-ci, elle est acclamée pour ses interprétations très justes de ses rôles et la pureté élégante de sa danse. En février 2014, elle fait ses adieux officiels à l’Opéra de Paris lors d’une représentation d’Onéguine. Elle est chevalier des Arts et des Lettres en 2011 et Chevalier de la Légion d’Honneur en 2012. Exprimant le désir de transmettre son savoir, elle est depuis septembre 2014, professeur au sein du Conservatoire de Paris.
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