Appel à communications - Musicologies gaies, lesbiennes et queers : voile pudique sur la musique classique ?
[english below]
Musicologies gaies, lesbiennes et queers : voile pudique sur la musique classique ?
Keynote speaker : Emily Wilbourne (City University of New York)
« In music, we can come out without coming,
we can reveal without saying a word. »
(Koestenbaum, 1993, p. 189-190)
En 1989, Susan McClary écrit : « pourquoi, comment et est-ce que la musicologie doit traiter un sujet tel quel l’homosexualité ? […] Avons-nous vraiment besoin de connaître la vie sexuelle d’un compositeur ? Ce genre de savoir est-il seulement important ? » (McClary, 1993, p. 84-85). En cela, la musicologue analyse et problématise le débat virulent qui oppose Solomon et Steblin sur l’homosexualité présumée de Franz Schubert. Cette polémique s’inscrit dans un moment d’ouverture des études culturelles aux questions liées au genre, à la race et au sexe, faisant suite aux émeutes de Stonewall en 1969 ainsi qu’aux bouleversements intellectuels et politiques liés, entre autres, à la libération des paroles LGBT+. Dès le début des années 1970, les premières études de genre prolongent en effet les travaux de Michel Foucault (Mazaleigue-Labaste, 2019) et ouvrent des perspectives novatrices sur les liens entre les sexualités, les sociétés et les arts. Par la suite, les ouvrages majeurs de Judith Butler (1990), d’Eve Kosofsky Sedgwick (1990) et de Teresa de Lauretis (1991) offrent à ces questions un écho considérable, bien au-delà des sphères universitaires.
Cette période féconde durant laquelle les queer studies se structurent peu à peu est aussi celle où la musicologie s’empare des thèmes du genre et de la sexualité. Aux États-Unis, l’article de Maynard Solomon dans la revue de psychanalyse American Imago ouvre le bal : le musicologue s’y livre à une interprétation explicite du conte Mein Traum (Mon Rêve) de Schubert, qu’il analyse comme l’expression d’un fantasme homosexuel (1981, p. 147). Lors du colloque annuel de l’American Musicological Society de 1988 (Fuller, Whitesell, 2002, p. 6) puis dans un article aussi célèbre que contesté, « Franz Schubert and the Peacocks of Benvenuto Cellini », Solomon développe son propos (1989) – qui souffre toutefois de biais méthodologiques majeurs, comme le démontre Rita Steblin (1993) dans un numéro de la revue 19th-Century Music dédié au sujet (Kramer, 1993). La véhémence de ces débats témoigne d’un vif intérêt de la communauté scientifique pour ces questions. Dans ce cadre, l’AMS organise pour la première fois une session intitulée « Gay and Lesbian Study » en 1989. Les années suivantes sont marquées par la publication de nombreux ouvrages et articles qui posent les fondements des études musicologiques gaies, lesbiennes et queers, à l’instar de Feminine Endings de Susan McClary (1991), de Musicology and Difference dirigé par Ruth Solie (1993) ou encore de Queering the Pitch codirigé par Philip Brett, Elizabeth Wood et Gary C. Thomas (1994). De plus, L’AMS remet un prix « Philip Brett » récompensant les travaux musicologiques liés aux problématiques LGBT+ depuis 1997.
Déjà nombreuses, ces premières recherches sont bien moins prolifiques que celles engagées par une seconde génération de musicologues depuis le début du xxie siècle. D’innombrables études, parfois discutables de l’aveu même de leurs auteur·ices, interrogent ainsi la sexualité d’artistes tel·les qu’Hildegarde von Bingen (Zimmerman, 2000, p. 514-515), Frédéric Chopin (Weber, 2021), Ethel Smyth (Wood, 1993), Piotr Ilitch Tchaïkovski (Jackson, 1999), Edward Elgar (Adams, 2000), Maurice Ravel (Ivry, 2000 ; Whitesell, 2002 ; Puri, 2007 ; Whitesell, 2010 ; Puri, 2010), Francis Poulenc (Shiflett, 2020 ; Lacombe, 2013, p. 386-389) ou encore Pierre Boulez, Sylvano Bussotti (Osmond-Smith, Attinello, 2007) et Claude Vivier (Rhéaume, 2021). Ces recherches ne se limitent pas à des explorations biographiques mais observent avant tout le rôle de la sexualité avouée ou dissimulée dans la production même des artistes : il s’agit alors, par exemple, d’envisager la dimension camp dans les œuvres chorégraphiques de Poulenc (Moore, 2012), d’interroger la performance de genre dans l’art lyrique, de questionner l’homoérotisme du jeu pianistique à quatre mains (Kopelson, 1996 ; Brett, 1997) ou encore d’étudier la place de la musique dans l’œuvre littéraire de Walt Whitman (Adams, 2000).
Dans l’espace francophone, de telles études demeurent marginales, même si les récents travaux de traduction publiés par la Philharmonie de Paris (McClary, 2015 ; Koestenbaum, 2019) attestent de l’intérêt croissant pour ces sujets outre-Atlantique au-delà même des cercles musicologiques universitaires. Depuis le début des années 2000, l’essor des théories du genre a conduit à la multiplication de travaux s’inscrivant dans des perspectives féministes, notamment menées à l’université Paris-Sorbonne par Raphaëlle Legrand (co-fondatrice du CReIM ; 2015 ; 2019), Catherine Deutsch (2018) et Hyacinthe Ravet (2011). Comme le soulignait le comité de rédaction de la revue Transposition en 2013 dans un numéro consacré aux études queer, ce travail d’analyse critique centré sur la notion de genre et sur les rapports de domination exercés sur les femmes dans les arts est indispensable. Il laisse toutefois le champ des études musicologiques gaies et lesbiennes relativement inexploré, à l’exception d’un numéro de la revue Circuit de 2021 dans lequel est interrogée la place des paroles queers dans la création musicale contemporaine. Simultanément, au croisement des disciplines littéraires, historiques, sociologiques, des sciences politiques, de l’histoire des arts et dans le prolongement des recherches de Frédéric Martel (1996), Florence Tamagne (2000 ; 2001 ; 2016), Teresa de Lauretis (2007) et de Sam Bourcier (2021), les scènes punk, techno ou metal constituent des lieux à partir desquels sont interrogés, entre autres phénomènes, les processus d’empowerment, de corporification et de socialisation communautaire (Taylor, 2012 ; Laverdière, 2015 ; Barrière, 2021). En ceci, les recherches francophones dans le domaine des musiques actuelles semblent marquées par une intersectionnalité plus prononcée que dans les musiques savantes. Quelle en est la raison ?
Dans le sillage des études anglophones gaies, lesbiennes et queers de deuxième génération, ce colloque vise à interroger la place des recherches LGBT+ dans la musicologie française et à produire de nouvelles réflexions sur les compositeurs, les œuvres et les esthétiques, spécifiquement dans l’étude des musiques de tradition savante. Le faible nombre de travaux en langue française dédiés à ce sujet serait-il révélateur d’un phénomène d’invisibilisation des minorités sexuelles ? Cette réflexion épistémologique permettra, en outre, de reconsidérer les interrogations de Susan McClary citées en ouverture de ces quelques lignes : dans quelle mesure la révélation ou la dissimulation d’une orientation sexuelle ou d’une identité de genre peut-elle éclairer et enrichir les perspectives musicologiques ?
Les propositions de communication pourront porter sur les axes suivants :
Axe 1
Dire ou ne pas dire ?
Pertinence épistémologique du dévoilement.
Axe 2
Fermer le placard.
Étude des résistances et des systèmes d’invisibilisation des orientations sexuelles et des identités de genre.
Axe 3
Converger.
Musicologie, interdisciplinarité et intersectionnalité. Quid des méthodologies queer appliquées à la musicologie ?
Axe 4
Sortir du rang.
Affirmation identitaire, exploration des marges, enjeux philosophiques et politiques.
Axe 5
Analyser.
Études de cas répondant aux problématiques soulevées ci-avant.
Propositions de communications
Les propositions de communications, d’un maximum de 500 mots et accompagnées d’une courte notice bio-bibliographique, sont attendues avant le 15 mars 2023. Elles devront parvenir au format Word ou PDF aux adresses suivantes : jason.julliot@gmail.com et jeremy.michot@gmail.com.
Les participant·es disposeront de 30 minutes de communication suivies de 10 minutes d’échanges avec le public et pourront s’exprimer en français ou en anglais.
Gay, lesbian and queer musicological research:
Modest veil on classical music?
Keynote speaker : Emily Wilbourne (City University of New York)
« In music, we can come out without coming,
we can reveal without saying a word. »
(Koestenbaum, 1993, p. 189-190)
In 1989, Susan McClary wrote, “Steblin’s article forces us to reflect once again on why, how and even if musicology should address topics connected with homosexuality. […] Do we really need to know about a composer’s sex life? Does this kind of knowledge matter?” (McClary, 1993, pp. 84–85): the musicologist analyses here the discussion opposing Solomon and Steblin in the early 1990s around Schubert’s presumed homosexuality. This controversy, a reflection of post-Stonewall times, tends to show that the freedom of speech now prevails in academic fields. Indeed, since the early 1970s, the first gender studies have echoed the works of Michel Foucault (Mazaleigue-Labaste, 2019) and have opened new perspectives on the links between sexuality, society and art. Thereafter, the major works of Judith Butler (1990), Eve Kosofsky (1990) and Teresa de Lauretis (1991) have spread these types of questions far beyond the academic field.
In this fruitful period during which queer studies were structured, musicologists began to think and write about this subject. In the USA, Maynard Solomon opened the debate with an article published in American Imago, a psychoanalysis journal, in which he offered an explicit interpretation of Mein Traum by Franz Schubert as a homosexual fantasy tale (1981, p. 147). A few years later, in 1988, during the annual conference of the American Musicological Society (Fuller, Whitesell, 2002, p. 6), and then in an article as famous as it was contested—“Franz Schubert and the Peacocks of Benvenuto Cellini”—Solomon made new assumptions (1989) even though the demonstration suffers, as Rita Steblin (1993) argued in the journal 19th-Century Music dedicated to the question (Kramer, 1993), examining several historical problems.
The liveliness of these discussions proves how much the subject interests the scientific community. In this context, the AMS organized a “Gay and Lesbian Study” panel for the first time in 1989. Several books and articles, such as Feminine Endings (Susan McClary, 1991), Musicology and Difference (Ruth Solie, 1993) and Queering the Pitch (Philip Brett, Elizabeth Wood and Gary C. Thomas, 1994) were published in the next decade, laying down the foundation of gay, lesbian and queer musicological studies. And, since 1997, the AMS’s LGBT Study Group has sponsored the Philip Brett Award, which “honors exceptional musicological work in the field of gay, lesbian, bisexual, transgender/transsexual studies[1]”.
A second generation of musicologists sensitive to issues of gender and sexuality came of age in the early 21st century, publishing many studies, sometimes questionable in the authors’ own words, which explored the sexuality of composers such as Hildegarde von Bingen (Zimmerman, 2000, pp. 514–515), Frédéric Chopin (Weber, 2021), Ethel Smyth (Wood, 1993), Piotr Ilitch Tchaïkovski (Jackson, 1999), Edward Elgar (Adams, 2000), Maurice Ravel (Ivry, 2000; Whitesell, 2002; Puri, 2007; Whitesell, 2010; Puri, 2010), Francis Poulenc (Shiflett, 2020; Lacombe, 2013, pp. 386–389), Pierre Boulez, Sylvano Bussotti (Osmond-Smith, Attinello, 2007) and Claude Vivier (Rhéaume, 2021). However, these research studies are not limited to biographical or political thought. They try to understand issues such as the following: the influence of a queer lifestyle—overt or concealed—upon the artist’s production, considering a camp perspective in the choreographic works of Poulenc (Moore, 2012), studying gender performance in lyrical art, looking for homoerotism in the four-hand piano playing of Schubert and colleagues (Kopelson, 1996; Brett, 1997) or studying the music in Walt Whitman’s poems (Adams, 2000).
Recently, works by Susan McClary and Wayne Koestenbaum were translated by the Philharmonie de Paris (McClary, 2015; Koestenbaum, 2019), showing that the subject has begun to interest a non-academic public. However, original studies in the French-speaking world remain scarce. Since the beginning of the 21st century and the rise of gender studies, many French musicologists have developed feminist perspectives, such as Raphaëlle Legrand (co-founder of the CReIM; 2015; 2019), Catherine Deutsch (2018) and Hyacinthe Ravet (2011). As editorial committee of Transposition highlighted in a special queer and contemporary music studies volume (2013), these kinds of analyses (gender and domination) are essential. At the same time, lying at the crossroads of literary studies, history, sociology, political science, and the history of the arts, and as an extension of Florence Tamagne (2000; 2001; 2016), research by Teresa de Lauretis (2007) and Sam Bourcier (2021) on punk scenes, techno and metal are now at the centre of queer interrogation on topics such as the empowerment process, corporification and community socialization (Taylor, 2012; Laverdière, 2015; Barrière, 2021). In this respect, French research on popular music is more favourable to intersectionality than research on classical music. Why is this the case?
In the wake of the second generation of English gay, lesbian and queer studies, we aim to promote the questioning of French musicological practices, and then to produce new thought about composers, works and aesthetics, specifically in the classical music area. Would the scarcity of French musicological research dedicated to these issues be the result of a phenomenon of invisibilization? This epistemological point of view will allow us to reconsider the quote by Susan McClary: to what degree could the disclosure or the concealment of a sexual orientation or gender identity enlighten musicological perspectives?
We invite proposals on:
Focus 1
To say or not to say?
Epistemological relevance of unveiling.
Focus 2
Closing the closet.
Study of resistance and systems of invisibilization of sexual orientation and gender identity.
Focus 3
Converging.
Musicology, interdisciplinarity and intersectionality. What about queer methodologies applied to musicology?
Focus 4
Stepping out of the line.
Affirmation of identity, exploration of the margins, philosophical and political issues.
Focus 5
Analysing.
Case studies addressing the issues raised above.
Deadline for proposals: 15th March 2023.
Each speaker will have 30 minutes for the paper (in French or English) plus 10 minutes for discussion. Please send an abstract (PDF or Word file) for paper that have not been previously published of no more than 500 words and a short biographical note to: jason.julliot@gmail.com and jeremy.michot@gmail.com.
Comité d’organisation
Jason Julliot (Université de Rouen Normandie, Université de Liège, CNSMDP)
Jérémy Michot (Université de Perpignan Via Domitia)
Coordinateur institutionnel
Arthur Macé (chargé de mission recherche, CNSMDP)
Comité scientifique
Louise Barrière (Université Toulouse – Jean Jaurès)
Rémy Campos (CNSMDP, Haute École de Musique de Genève)
Achille Davy-Rigaux (CNRS)
Catherine Deutsch (Université de Lorraine)
Fabre Guin (CNSMDP)
Raphaëlle Legrand (Sorbonne Université)
Sylvie Pébrier (CNSMDP)
Emmanuel Reibel (ENS Lyon, CNSMDP)
Hyacinthe Ravet (Sorbonne Université)
Florence Tamagne (Université de Lille)
Calendrier
15 mars 2023 : limite d’envoi des propositions
31 mars 2023 : notifications aux communicant·es
19-20 octobre 2023 : colloque
Bibliographie indicative
Abbate Carolyn, « Musicologie, politiques culturelles et identité sexuelle », in Jean-Jacques Nattiez (dir.), Musiques : une encyclopédie pour le xxie siècle, t. 2 « Les savoirs musicaux », 2004, p. 822-832.
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–––, Benjamin Britten: Peter Grimes, Cambridge, Cambridge University Press, 1983.
Brett Philip, Wood Elizabeth et Thomas Gary C. (dir.), Queering the Pitch: the New Gay and Lesbian Musicology, 2nde éd., New York, Routledge, 1994.
Butler Judith, Gender Trouble: Feminism and the Subversion of Identity, New York, Routledge, Routledge classics, 1990.
Collectif, « Musique et théorie queer », Transposition, 2013, no 3.
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–––, « Un siècle de rapports de genre en musicologie. Les femmes musicologues à la Société française de musicologie et dans sa Revue », Revue de musicologie, 104/1-2 (2018), p. 773-802.
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