« j’ai essayé d’être un musicien chrétien et de chanter ma foi, sans y arriver jamais. (…) Musique pure, musique profane et surtout musique théologique (et non pas mystique comme le croient la plupart de mes auditeurs) alternent dans ma production. »
Avec ces paroles, Olivier Messiaen délimite le mysticisme chrétien de son œuvre et nous fait découvrir le centre philosophique de ses Vingt regards sur l’Enfant Jésus. Les Vingt regards ressemblent à une cathédrale énorme et majestueuse : l’haleine de la construction nous cloue, la grandeur de l’édifice nous captive, l’exécution du travail nous réduit au silence. C’est pourtant le centre philosophique, la raison d’être de l’œuvre qui nous inspire l’effroi. Comme le temple religieux, la structure est à la base influencée par la rigueur de la foi – la foi se traduit en édifice. De la même façon, les Vingt regards sur l’Enfant Jésus essaient de traduire la foi en son. Des symboles d’une puissance presque païenne, une ténacité dans un formalisme qui aborde le mysticisme, une connexion vibrante entre sonorités et couleurs, tous ces éléments esquissent le compositeur dont l’âme oscille à la fois entre l’âme chrétienne et l’âme extatique des rites du passé.
Piano, Vassilis Varvaresos élève en diplôme d'artiste interprète (DAI)
Mercredi 25 septembre 2013 à 19h Conservatoire de Paris - Espace Maurice-Fleuret
Entrée libre dans la limite des places disponibles