Quatre nouvelles sorties au Label INITIALE
Mis à jour le 03 octobre 2024
Cet automne, le label discographique du Conservatoire de Paris INITIALE ajoute quatre nouveaux albums à son catalogue.
Dali (Passerelle)
Autour de Seohyeon Kim (flûte)
Le programme Dali (Passerelle en coréen) se concentre autour d’œuvres ayant toutes pour origine la rencontre entre différentes cultures musicales, tout en reflétant la personnalité artistique de Seohyeon Kim, qui réunit les cultures coréenne et française.
La première partie du programme est consacrée à des compositeurs français ayant témoigné en leur temps d’un grand intérêt pour les musiques extra-européennes : Claude Debussy, Maurice Ravel et Maurice Delage. Leurs œuvres ont fait l’objet d’arrangements pour correspondre à un effectif réduit : hormis le Prélude à L’Après midi d’un faune, arrangé par David Walter, les arrangements ont été réalisés par les élèves en écriture du Conservatoire de Paris sous la direction de Cyril Lehn.
L’objectif de ces arrangements était double : tout d’abord, conserver le caractère original de la composition malgré l’arrangement, mais aussi, pour les œuvres vocales, proposer une version uniquement instrumentale, la partie chantée étant tantôt dévolue à la flûte, tantôt répartie dans l’orchestre : véritable défi pour les arrangeurs comme pour les instrumentistes, ces derniers devant adapter leur jeu pour lui conférer une certaine vocalité.
L’autre partie du programme présente trois pièces commandées à l’occasion de cet enregistrement. Ces créations devaient répondre à une contrainte forte : l’utilisation d’un matériau musical issu d’un genre coréen très populaire, les chants Arirang.
1. Anon. : Dokdo Arirang (trad.) pour flûte seule / 00:50
2. Claude Debussy : Prélude à L’Après-midi d’un faune (arr. pour orchestre de chambre) / 09:32
3. Maurice Ravel : Ma Mère l’Oye : « Laideronnette, Impératrice des Pagodes » (arr. pour orchestre de chambre) / 03:31
4. Insik Lee : Jindo Arirang pour flûte et piano / 05:51
Maurice Delage : Quatre Poèmes hindous (arr. pour orchestre de chambre)
5. I. « Madras » / 02:25
6. II. « Lahore » / 04:18
7. III. « Bénarès » / 01:39
8. IV. « Jeypur » / 01:32
9. Imsu Choi : Arirang : Réminiscence pour flûte et ondes Martenot / 04:59
10. Guilherme de Almeida : Horses Will Dance in Defrosted Rivers One Day pour flûte et orchestre / 12:05
- Seohyeon Kim, flûte (1-10)
- Seongyoung Yun, hautbois (2, 3, 5-8, 10)
- Ann Lepage, clarinette (2, 3, 5-8, 10)
- Ludwik Mierzejewski, saxophone (10)
- Charles Comerford, basson (2, 3, 6, 7, 10)
- Émile Carlioz, cor (2, 3, 6, 7, 10)
- Arthur Bechet, percussions (3, 7, 10)
- Cyprien Noisette, percussions (2, 10)
- Ayano Kamei, piano (4, 10) et célesta (3, 6, 7)
- Satsuki Hoshino, piano (10)
- Nicolas Romascanu, célesta (10)
- Imsu Choi, ondes Martenot (9)
- Juliette Gauthier, harpe (2, 3, 5-8, 10)
- Rémi Briffault, accordéon (5, 6, 8, 10)
- Sotiris Athanasiou, guitare (10)
- Ayin Son, violon I (2, 3, 5-8, 10)
- Akari Sato, violon II (2, 3, 5-8, 10)
- Sengyun Kim, alto (2, 3, 5-8, 10)
- Arthur Heuel, violoncelle (2, 3, 5-8, 10)
- Min-Yu Tseng, contrebasse (2, 3, 8, 10)
- Bianca Reis Maretti, direction (3, 5-8, 10)
Déconcertant
Robert Schumann :
Concerto pour piano et orchestre
Concert sans orchestre
Fiona Mato
Orchestre des lauréats du Conservatoire
Jonathan Darlington
Avec ce second album consacré à la musique de Robert Schumann, je souhaitais célébrer cette figure emblématique du XIXe siècle qui m’a accompagnée dans ma vie d’artiste depuis maintenant plus de vingt ans, de son Album pour la jeunesse jusqu’à son Concerto pour piano. Le Concerto était venu clôturer mes études à Athènes, et le Concert sans orchestre, ma scolarité au Conservatoire de Paris. Je rêvais depuis longtemps de réunir ces deux œuvres au sein d’un même disque. Le titre de l’album, Déconcertant, plus qu’un simple jeu de mots, exprime le caractère déroutant, à la fois de ces deux œuvres et de la trajectoire de leur compositeur. La tradition veut que les concertos pour piano et orchestre exigent du soliste un jeu particulièrement brillant, censé mettre en valeur les qualités du pianiste. Schumann avait cependant avoué lui-même que l’état de sa main droite ne lui permettait pas une telle écriture virtuose. Le Concert sans orchestre (sous-titre qui fut choisi par les éditeurs de Schumann) avait déjà proposé, presque dix ans auparavant, cette écriture éminemment virtuose, expression d’une jeunesse pleine de bravoure, débordant d’émotions. Le Concerto, à l’écriture chambriste, fait ainsi face à un Concert sans orchestre, cependant véritable concerto de soliste : d’un côté, le piano joue avec l’orchestre, en y cherchant sa place, tandis que de l’autre, il brille par sa virtuosité, sa force symphonique, sa folie même. Schumann nous prend donc ici à contre-pied : la première œuvre place le piano dans l’orchestre, la seconde, l’orchestre dans le piano. Dans cette opposition de styles bien distincts, on peut trouver la trace des alter-egos de Schumann : Florestan et sa passion exaltée, Eusebius et son introspection. C’est bien cette dualité, qui irrigue toute l’œuvre de Schumann, qui m’apparaît véritablement « déconcertante ». Le compositeur se joue des codes établis, tout en nous livrant une musique tout à fait originale, du point de vue du langage comme de celui de la forme. Personnage passionnant, excentrique, extraordinaire, mais aussi profondément humain, que ce M. Schumann, « artiste maudit » par excellence.
Fiona Mato
Robert SCHUMANN : Concerto pour piano op. 54
1. I. Allegro affettuoso – Animato – Andante espressivo – Allegro – Più animato – Tempo I – Animato – Cadenza – Un poco andante – Allegro molto – 15:08
2. II. Intermezzo : Andantino grazioso – 04:34
3. III. Allegro vivace – 11:46
Robert SCHUMANN : Sonate no 3 op. 14 (Concert sans orchestre)
4. I. Allegro brillante – Animato – 07:43
5. II. Quasi variazioni : Andantino de Clara Wieck – Var. I – Var. II : Moderato – Var. III : Passionato – Var. IV – 07:42
6. III. Prestissimo possibile – Vivacissimo – Più presto – Vivacissimo – Più presto – 07:17
Fiona Mato – piano (1-6)
Orchestre des Lauréats du Conservatoire (1-3)
Jonathan Darlington – direction (1-3)
En Italie (Les Compositrices de la Villa Médicis)
Kishin Nagai (piano)
Magdalēna Geka (violon)
Aymeric Biesemans (baryton)
10 janvier 2022 : Mon amie violoniste Magdalēna Geka et moi-même donnons un récital Salle Cortot ; figurait notamment au programme la Sonate pour violon et piano de Marguerite Canal, œuvre que nous avions découverte peu de temps auparavant avec notre professeur de musique de chambre au Conservatoire de Paris, Claire Désert. Notre enthousiasme pour cette pièce rejoignit lors de ce concert celui du public, et ce fut là l’origine de ce projet de disque autour d’autres compositrices françaises lauréates du Prix de Rome.
Le Prix de Rome, concours artistique créé par Louis XIV en 1663, était originellement ouvert uniquement aux peintres et aux sculpteurs, puis aux architectes à partir de 1720 et aux graveurs à partir de 1804. Ce n’est qu’à partir de 1803 que les compositeurs purent prétendre à la résidence à la Villa Médicis, désignée comme siège de l’Académie de France à Rome la même année. Longtemps interdit aux femmes, le concours admet sa première lauréate en 1911 : Lucienne Heuvelmans, une sculptrice. La classe de contrepoint et fugue du Conservatoire de Paris était pour sa part interdite aux femmes jusqu’à la fin du XIXe siècle, et la possibilité de concourir au Prix de Rome ne leur fut permise qu’à partir de 1903 : Lili Boulanger en devint en 1913 la toute première lauréate, suivie par Marguerite Canal en 1920 puis par Jeanne Leleu en 1923.
Kishin Nagai
Lili Boulanger
1. Prélude en ré bémol majeur – 02:51
Quatre mélodies
2. Reflets – 02:58
3. Attente – 02:11
4. Le Retour – 05:13
5. Dans l’immense tristesse – 05:09
Jeanne Leleu
En Italie, dix pièces pour piano
6. A Napoli – 04:33
7. Farniente – 03:40
8. Au théâtre des marionnettes – 03:35
9. Les Compagnons de Saint François – 04:29
10. Sérénade de Pulcinella – 03:07
11. Carretto Romano – 03:10
12. Le Dimanche dans une osteria – 04:40
13. Image primitive – 03:40
14. En gondole – 03:44
15. Masques – 02:37
Marguerite Canal
Sonate pour violon et piano
16. I. Andantino con moto – 05:44
17. II. Sourd et haletant – Lent et expressif – Primo Tempo – 06:12
18. III. Adagio espressivo – 07:28
19. IV. Allegro con bravura – 04:31
Kishin Nagai – piano (1-19)
Magdalēna Geka – violon (16-19)
Aymeric Biesemans – baryton (2-5)
Biome (Mosaïque musicale)
Benjamin Garson (guitare)
Biome se veut le reflet d’une idée et préoccupation musicale qui est mienne depuis maintenant plusieurs années : au cours de mon apprentissage de la guitare, j’ai été confronté à des visions musicales qui cherchaient à fragmenter les styles, à les disséquer en profondeur, afin d’en extraire l’essence même, qui différencie chaque esthétique d’une autre. Au lieu de suivre cette voie, j’aimerais plutôt, à travers ce premier album, rapprocher les œuvres, leur donner une force commune, créer une atmosphère homogène d’écoute autour du son, du jeu, du lâcher prise, et mettre en valeur les liens intrinsèques qui existent entre les pièces. Car c’est bien cela qui m’intéresse : créer des associations réelles ou rêvées entre les œuvres pour les réunir. Par ces mises en relations, chaque morceau prend son sens comme faisant partie d’une équation, et acquiert une nouvelle profondeur. Les trois esthétiques présentes dans ce disque, qui a priori pourraient sembler séparées, ne sont en fait que des parties d’une même idée, d’une même sphère, en un mot : d’un biome.
Benjamin Garson
1. Herbie Hancock : Maiden Voyage – 05:34
2. Sylvius Leopold Weiss : Sonate WSW 37 : Bourrée – 02:01
3. Ilôts I (Improvisation) – 03:13
4. Bill Evans : Very Early – 03:21
Jean-Sébastien Bach : Partita BWV 1002
5. Courante – 03:52
6. Double de la Courante – 02:47
7. Sarabande – 03:29
8. Thelonious Monk : Ugly Beauty – 04:43
9. Instant (Improvisation) – 01:43
10. Dietrich Buxtehude : Suite BuxWV 236 : Allemande – 03:35
11. Ilôts II (Improvisation) – 04:29
12. Ornette Coleman : Una Muy Bonita – 03:29
13. Dietrich Buxtehude : Suite BuxWV 236 : Gigue – 01:41
14. Cocoon (Improvisation) – 02:33
15. Sylvius Leopold Weiss : Sonate WSW 37 : Menuet 1 – 02:08
16. Solaire (Improvisation) – 03:02
17. Wayne Shorter : Pug Nose – 04:29
18. Jean-Sébastien Bach : Partita BWV 1002 : Double de la Sarabande – 03:07
19. Leonard Bernstein : Some Other Time – 02:38
20. Rouge-Orangé (Improvisation) – 02:51
21. Dave Brubeck : Take Five – 02:37
22. Sylvius Leopold Weiss : Sonate WSW 37 : Prélude – 01:48
Les enregistrements du label INITIALE sont réalisés grâce au soutien de la Fondation Meyer pour le Développement culturel et artistique.