Ouverture des inscriptions du master Danseur interprète : répertoire et création
Mis à jour le 18 février 2022
Les inscriptions au concours d’entrée à la formation au master Danseur interprète : répertoire et création ont lieu jusqu’au 13 mars 2022. C’est l’occasion pour Cédric Andrieux, Directeur des études chorégraphiques, de nous apporter un éclairage sur cette formation unique en France.
Pouvez-vous nous présenter cette formation et son histoire ?
Ce master prend racine dans ce qui a été développé à partir de 1997 sous l’appellation de Junior Ballet, formation post-diplôme d’un an, sous la direction de Quentin Roullier. Presque 25 années se sont écoulées entre la naissance du Junior Ballet et le développement du 2e cycle que nous proposons depuis maintenant trois ans, un diplôme de niveau master intitulé Danseur interprète : répertoire et création, qui s’articule sur deux ans.
L’une des composantes majeures de la première année est l’ensemble chorégraphique, dont l’ancêtre pourrait être le Junior Ballet. Il s’agit pour les danseurˑses, issus du cursus classique ou contemporain au Conservatoire ou au sein d’autres formations supérieures en France ou à l’étranger, d’appréhender le répertoire de chorégraphes contemporains néoclassiques comme des œuvres plus performatives. Il y a également des temps importants de création, permettant à la fois de pluraliser les différentes relations au créateur et à son œuvre en s’insérant dans des œuvres déjà existantes, mais aussi de répondre aux besoins et interrogations des créateurˑtrices invitéˑes.
Cette formation comprend de nombreuses représentations au Conservatoire mais aussi la participation à divers événements avec nos partenaires, et notamment l’organisation de tournées en France dans le réseau des scènes nationales et à l’étranger avec nos écoles partenaires.
Ce master dispense également des enseignements de recherche qui s’articulent en deux volets. Un premier volet de recherche théorique est initié dès la 1e année et s’organise autour d’une dizaine de sessions de cours d’approche méthodologique de la recherche, avec des encadrants familiarisés avec la recherche en danse. Il permet aux étudiantˑes de formuler une problématique qu’ils ou elles vont ensuite développer dans le cadre de leur mémoire en deuxième année. Ce mémoire pour lequel les étudiantˑes sont accompagnés par unˑe artiste chercheurˑse en tutorat personnalisé fait ensuite l’objet d’un contrôle terminal à la fin du master.
Le deuxième volet dédié à la recherche pratique s’effectue en 2e année. Les étudiantˑes développent un projet personnel de danseur-auteur, posent un regard sur leur propre pratique, regard qui va s’apparenter à un temps de rencontre avec le public, que ce soit sur scène ou par le biais d’une exposition, d’un film, etc. Pour cela, ils ou elles sont accompagnéˑes depuis deux ans par l’artiste chorégraphe Myriam Gourfink.
L’aspect médiation quant à lui s’articule sur trois semestres, en partenariat avec le CN D et les Ateliers Médicis. Les étudiantˑes se familiarisent dans un premier temps avec les grandes politiques publiques liées à l’éducation artistique et culturelle notamment, puis s’en suit une mise en pratique en tournée pour enfin, dans un dernier temps réaliser leur propre projet de médiation, en partenariat avec nos institutions partenaires. C’est donc un cheminement qui part d’une réflexion et d’une compréhension de ce dans quoi les étudiantˑes s’intègrent en termes de médiation, jusqu’à la réalisation d’un projet qu’ils ou elles auront eux-mêmes pensé avec de vrais publics.
Tout au long de ce master se traite la question de l’insertion professionnelle, qui passe évidemment par la scène, par des approches esthétiques et artistiques différentes, mais également par une réflexion sur sa propre pratique en tant que danseurˑse, sa capacité à articuler un discours, à prendre la parole et dans le cadre du mémoire, à nommer un certain nombre de choses qui sont importantes pour lui ou pour elle. L’artiste aura la capacité de partager ce qu’il ou elle fait avec différents types de publics par le travail de médiation mais aussi par le stage d’insertion professionnelle de longue durée (entre 4 et 6 mois). Ce stage permet également de pouvoir mettre en jeu et en application tous ces apprentissages dans le milieu professionnel, que ce soit dans des compagnies de ballet partenaires, des centres chorégraphiques nationaux ou des compagnies indépendantes.
Quelles sont les spécificités de cette formation ?
Nous proposons le seul diplôme d’interprétation de niveau master en France. Il en existe une petite dizaine en Europe mais généralement, les masters de danse que nous connaissons s’orientent plutôt vers la pédagogie ou la chorégraphie. C’est l’une des spécificités que défend le Conservatoire : forts de notre tradition de formation d’interprètes, de pouvoir donner une valeur à ce métier auquel on forme et qui peut s’exercer à un niveau master.
En premier cycle nous développons des outils techniques, artistiques pour exercer à un niveau professionnel. Le niveau master permet dans un deuxième temps l’accompagnement des étudiantˑes vers les différents aspects du métier qu’ils ou elles vont appréhender. Ainsi, nous revendiquons le fait qu’unˑe artiste chorégraphe completˑète exerce son métier à un niveau de formation master.
Notre localisation à Paris fait également sens, puisque que la France a une relation à la danse particulière, unique au monde. Nous sommes également sur un territoire qui accueille le seul Centre national de la danse en Europe et le seul théâtre national de la danse qui est le Théâtre national de Chaillot. Notre site réunit la grande Halle de la Villette, le Conservatoire de Paris, la Philharmonie de Paris, la Cité de la Musique et nous participons au Festival d’Automne à Paris, qui est l’un des plus grands festivals pluridisciplinaires dans le monde. Les Ateliers Médicis que nous évoquions précédemment aussi sont voisins.
Aussi, le fait que nous soyons à Paris nord, donc proches du département de la Seine Saint-Denis nous ouvre des préoccupations diverses, multiculturelles, artistiques, politiques. Tout cela nous permet de tisser des partenariats forts et d’imaginer des projets divers et de grande ampleur, au plus juste de la réalité professionnelle.
Que diriez-vous à une personne qui hésite à présenter ce concours ?
Si cette personne hésite entre plusieurs formations, elle doit se renseigner sur les contenus qu’offrent ces formations. Nous n’avons pas la prétention de proposer une formation qui réponde à tous les profils, c’est pourquoi il est important de connaitre les contenus proposés, de pouvoir se positionner par rapport à ces contenus, et d’imaginer ce que l’on souhaite y trouver.
Quels sont les profils que vous ciblez ?
Notre formation s’adresse, nous l’espérons, au plus grand nombre. Nous allons chercher des singularités de profil, il ne s’agit pas de former des artistes qui se ressemblent toutes et tous. Il est certain que ces artistes doivent avoir la capacité d’affirmer un niveau d’exécution technique et artistique important, mais aussi se montrer intéressés par la diversité des propositions artistiques et par des enjeux de pluridisciplinarités. Plus précisément, l’objectif est d’avoir des artistes qui puissent être prêts à aller au-delà de leur discipline initiale de choix et qui soient prêts à entrer dans une pluralité de ce que peut être leur métier.
Nous ciblons des artistes ouverts sur le monde, préoccupés par leur place dans la société et qui cherchent à avoir différents outils pour y prendre place à travers leur art. Ce sont aussi des artistes qui sont prêts à se mettre dans un état de recherche, à travers les répertoires ou artistes qu’ils ou elles vont être amenés à rencontrer, mais aussi en recherche sur soi-même, pour puiser et comprendre à travers cet art et d’autres arts.
Quel conseil donneriez-vous aux candidats ?
Je leur conseillerais de se renseigner et de s’informer, notamment sur le type d’artistes que nous invitons, sur les artistes qui sont issus du Conservatoire et ce qu’ils font maintenant. Il est également important pour eux de savoir précisément ce qu’ils ou elles cherchent à approfondir dans leur formation d’artiste interprète et d’être aussi déjà dans une projection vers l’avenir. Il faut penser ce moment au Conservatoire comme un moment de passage, pour aller vers autre chose.
Quels sont les débouchés ?
Les débouchés sont divers et variés, à inventer en fonction des profils des uns et des autres. Nous avons la chance d’avoir en France un maillage important d’institutions culturelles portées par des artistes : les centres chorégraphiques nationaux, un nombre important de compagnies indépendantes, etc. Les opportunités chorégraphiques sont donc multiples sur notre territoire et même au-delà, sur la scène européenne.
Le Conservatoire de Paris offre également l’opportunité de rencontrer d’autres artistes : musiciens, chanteurs, ingénieurs du son, ce qui peut aussi enclencher d’autres types d’ouvertures et de collaborations. Nous tissons des liens privilégiés avec d’autres institutions artistiques, notamment avec les Beaux-Arts de Paris, le Conservatoire national supérieur d’art dramatique (CNSAD) ou encore avec le Centre national des arts du cirque (CNAC) avec qui nous sommes également partenaires.
Nous constatons que les scènes - et même les disciplines entre elles - tendent à être de plus en plus poreuses. Les débouchés peuvent donc être multiples : à nous d’imaginer et d’inventer, en travaillant avec les étudiantˑes, de nouvelles possibilités. L’objectif est d’accompagner au plus près la singularité des projets et des destinées de chacun et de chacune.
Pour en savoir plus sur le master Danseur interprète : répertoire et création, les contenus de cette formation et le concours d’entrée, rendez-vous sur la page dédiée