#Demain | Réflexion collective sur ce que sera l’après-coronavirus au Conservatoire
Il y a une part énigmatique dans toute situation d'enseignement. Mes préoccupations de professeur dialoguent-elles avec celles de l'étudiant.e, lui sont-elles utiles ? Comment savoir si ce que je lui demande résonne avec ce qu'il/elle attend de moi ?
En cette période de confinement et de "continuité pédagogique", ces questions se sont posées à moi avec encore plus d'acuité. D'autant que des préoccupations, il y en avait à foison : sanitaires, artistiques, politiques... et bien sûr pédagogiques.
C'est ainsi que j'ai souhaité partager avec nos étudiant.e.s la vidéo YouTube d'une conférence qui, au premier chef, m'avait aidé à remettre un peu de mouvement dans tout ce temps inattendu.
"Assieds-toi et écris ta thèse", un titre lapidaire et qu'on n'oublie pas : il correspond au discours pragmatique et sans-façons de la conférencière, G. Belleville (de l'Université Laval, à Québec).
Où l'on découvre que les dynamiques à l'œuvre dans l'écriture scientifique sont étonnamment proches de nos dynamiques de musiciens. Comment aborder les rapports entre motivation et organisation, idéal et objectifs, procrastination et plaisir ?
Voilà des questions qui peuvent parler aux interprètes comme aux compositeurs, aux profs comme aux étudiants, en temps normal comme en temps suspendu. Et qu'il s'agisse d'écrire à proprement parler, ou de préparer un programme de récital.
J'ai été très heureux de voir qu'à sa façon chacun.e des étudiant.e.s s'est saisi de cette problématique et surtout des outils concrets qui sont proposés, en se les appropriant et en les réinterprétant à la lumière de leurs propres rythmes et objectifs. Comme l'écrit Victor, l'un d'entre eux : "Ne pas vouloir "trop", vouloir "bien". Et se faire plaisir pour avoir envie de continuer à vivre et à bosser".
Des mots qui prennent un résonance toute particulière en ce printemps tout particulier.