Hi Tech with a Human Touch ... un artiste français en Floride
Mis à jour le 25 septembre 2019 – Archives
Le pianiste de jazz Paul Anquez est en résidence pendant plusieurs mois à Florida Technological University.
Diplômé du département jazz et musiques improvisées en juin 2015, Paul Anquez nous livre ses premières impressions de sa résidence au sein de cette université américaine dont le Conservatoire est partenaire. Depuis sa résidence à Florida Technological University, Paul Anquez raconte : Depuis la petite ville de Melbourne située sur la côte floridienne, je vous fais part des mes impressions à propos d'un projet musical que l'on appelle ici : « French Artist in Residence ». Il est le fruit d'un partenariat entre le CNSMDP et le Florida Institute of Technology (FIT) Le FIT se situe sur la Space Coast. Quand la nuit tombe, le ciel souvent dégagé offre une vue splendide sur la voute étoilée, et le jour on peut surprendre de temps à autre une fusée décoller depuis le Kennedy Space Center situé à Cape Canaveral. Il y abrite de futurs ingénieurs -dont un grand nombre travaillera dans l’aérospatiale- et un petit programme de musique en plein développement.Avec pour slogan « Hi Tech with a Human Touch », l’université a pour ambition de donner à ses étudiants un parcours scientifique qui passe aussi par l’étude des arts et sciences humaines. C’est de cet état d’esprit qu’est née cette résidence l’année dernière. Rémi Durupt, ancien élève en percussion, a inauguré ce programme et je suis son successeur pour la deuxième édition. Vivre aux Etats-Unis, c’est passer à une autre échelle de grandeur. Tout est plus grand ou plus gros : les voitures, les gens, les villes, les quantités de nourriture ou de café. J’ai coutume de dire qu’ici « Small is big ! ». Il paraît que le campus est petit. De mon point de vue, il est énorme, abritant, outre les nombreux buildings destinés aux salles de cours, un complexe sportif extrêmement vaste, des espaces verts dont un grand jardin botanique, un auditorium, une station essence, des boutiques, parkings, de nombreux appartements… Une ville dans la ville en quelque sorte offrant un cadre parfait aux étudiants. Il y a forcément un choc culturel entre les systèmes d’éducation français et états-uniens. Ici les moyens sont bien présents, mais les études sont payantes (comptez 40000$ pour une année d’études en habitant sur le campus !). Avec un fonctionnement entièrement privé, l’université se finance avec les frais de scolarité des étudiants mais aussi pour une large mesure grâce à l’argent de donateurs. Ainsi, une partie importante des concerts que je donne a pour mission de remercier ou séduire ces « fundraisers » qui soutiennent le FIT et son programme artistique. Le fundraising est omniprésent dans la bouche des gens avec qui je travaille. On est assez peu habitué à ce fonctionnement en France ! Enfin, mon quotidien de musicien dans cette petite ville est par certains aspects absolument extraordinaire au sens etymologique. J’y rencontre un guitariste de 95 ans qui a joué partout avec Oscar Peterson à ses débuts, donne des cours de piano à un musicien qui lui, a tourné avec les Beach Boys, joue régulièrement avec un astronaute qui a fait deux voyages dans l’espace. Ce dernier, aujourd’hui vice président du FIT et professeur de trompette sur le campus incarne bien cette passerelle entre les arts et la science chère à l’université. À l’heure où j’écris ces quelques lignes, nous entamons une période de vacances (le « spring break »). C’est l’occasion pour moi d’aller découvrir la région et recueillir quelques impressions supplémentaires dont je vous ferai part dans mon prochain courrier. J’y aborderai aussi plus en détail le projet et les activités musicales que j’effectue. À bientôt !

