Erasmus + a 30 ans !
Mis à jour le 25 septembre 2019 – Archives
Le Conservatoire s’associe aux festivités #ErasmusDays lancées dans toute l’Europe les 13 et 14 octobre pour célébrer les 30 ans du programme Erasmus+. La plus emblématique de toutes les actions de la Commission européenne est devenue incontournable pour les institutions d’enseignement supérieur. Un million de personnes au départ de la France a bénéficié de ce dispositif depuis sa création.
Au Conservatoire de Paris, les programmes d’échanges internationaux sont ancrés dans le projet pédagogique de l’établissement. Chaque année, entre 80 et 100 personnes en mobilité entrante et sortante y participent. Parmi les 56 partenariats de coopération actifs en 2017/2018, 50 sont des accords Erasmus+ couvrant 19 pays. Plusieurs types d’activités internationales sont proposés dans ce cadre : des échanges d’élèves à des fins d’études ou de stage, des échanges de professeurs à des fins d’enseignement, des séjours des enseignants et des personnels administratifs en vue de la formation professionnelle. Par ailleurs, le Conservatoire est engagé activement aux « Projets Stratégiques Erasmus+ » pluriannuels ECMA, pour la musique de chambre et METRIC, pour l’improvisation.
En publiant une série de portraits des anciens élèves partis en Erasmus depuis 1994, nous avons souhaité partager l’histoire de leur parcours entre l’expérience Erasmus et leur carrière actuelle. La question centrale était de savoir comment Erasmus a influencé la vie et le métier de ces artistes dont certains sont également pédagogues.
« J'avais validé la plupart de mes cours avant de partir, je me suis donc retrouvée à Vienne avec plus d'autonomie. Je me sentais libre de faire tout ce qui s'ouvrait à moi. »
Très vite, Hélène Le Corre rejoint un chef de chœur pour chanter dans une église tous les dimanches. Elle fait également la rencontre d'un agent artistique qui lui propose de jouer « Pamina » pour le festival Mozart à Schönbrunn. En parallèle, elle se rend le plus souvent possible à l'opéra pour profiter de la scène musicale viennoise.
« J'ai trouvé Vienne extraordinaire pour la musique, C'était très enrichissant d'écouter des opéras de bonne qualité, ça a participé à ma formation. »
Alors qu'elle est encore en échange Erasmus, elle est engagée pour plusieurs productions dans la troupe de l'Opéra de Chambre de Vienne. Grâce à cette première expérience, elle favorisera ensuite ce type de formation et rejoindra la troupe de l'Opéra de Salzburg, du Konzertheater de Bern, puis de l'Opéra de Lyon.
« J'ai vécu cette expérience Erasmus comme un tremplin pour démarrer. J'ai vraiment commencé à travailler là-bas. J'ai eu la chance d'intégrer une troupe de chanteurs, c'est un cadre qui existe surtout dans les pays germaniques. Je n'aurais pas pu faire ça en France.»
Photo © Marie-France Montant
« Outre-Manche, les attentes étaient totalement différentes au niveau du mode de jeu. En France, j’avais l’impression de me concentrer surtout sur ma technique solo alors qu’en Angleterre l’apprentissage était plutôt axé sur les pratiques collectives. Ces deux méthodes d’enseignements ont été complémentaires et fondatrices pour la suite. »
Grâce à Georges Caird, elle a l'opportunité de se produire en soliste et sera invitée quelques années plus tard à jouer à Birmingham lors de la Double Reed Society Convention, événement de portée mondiale pour les anches doubles. En plus de faire ses premiers pas sur des projets professionnels et de se créer un réseau, Nora Cismondi a vécu son échange Erasmus comme un rite de passage.
« J’avais dix-huit ans et me débrouiller seule dans un pays étranger était un nouveau challenge. J’ai finalement trouvé là-bas une nouvelle énergie de travail, galvanisée par ce changement d'environnement. Cette expérience m’a ouvert un réseau à l’international et permis de garder des liens avec l’Angleterre. On tisse forcément des relations privilégiées avec un pays qui a été notre hôte »
Après plusieurs années à l'Orchestre de l’Opéra national de Paris, Nora Cismondi occupe le poste de hautbois solo depuis 2006 au sein de l'Orchestre National de France. Elle vient d’obtenir celui de Hautbois solo de l'Orchestre de la Suisse Romande. Forte d'une relation de plusieurs années avec le LSO en free-lance, elle retrouvera l'Angleterre en 2018 pour un projet avec le London Symphony Orchestra, sous la direction de Simon Rattle. Pour elle, cette collaboration est un peu la concrétisation du rêve qui l'avait conduite à Birmingham vingt ans plus tôt en échange Erasmus.
Photo © Photo Caroline Doutre
« J'ai vécu mes séjours à Francfort et à Karlsruhe comme une fusion absolue avec l'univers allemand. Au fur et à mesure, j'avais l'impression de vivre intimement sa singularité. »
Cette immersion donne l'opportunité à Anne Le Bozec de découvrir d'autres possibilités de jeu et de repenser sa relation à la musique ainsi qu'aux chanteurs, qu'ils soient de tradition germanophone ou francophone.
« Je joue et transmets différemment les répertoires issus de l'un ou l'autre côté du Rhin. Des interactions distinctes se créent, prenant racine dans deux traditions profondément complémentaires qui m'ont marquée, chacune à leur manière. »
Plongée dans l'inconnu, Anne Le Bozec se découvre une curiosité qui renouvelle sa soif d'apprendre et une impression de recul qui lui permet de faire une synthèse plus riche de ce qu'ont pu lui apporter ses années d'études.
« Tout prend une saveur différente à l'étranger. Vivre en Allemagne m'a permis de mettre en perspective ma culture française, pour être plus critique, mais aussi comprendre plus précisément ce qui pouvait en être exaltant. Je suis rentrée à seize ans au Conservatoire, sans trop réfléchir. C'est une maison extraordinaire, unique, mais cela ne m'est apparu avec clarté qu'avec la distance. Le dépaysement accroît l'ouverture d'esprit, on apprécie plus ce qui est à un endroit donné. »
A Karlsruhe où elle continuera ses études, elle se voit confier une mission de tutorat pour le répertoire français, puis une classe de mélodie française. Elle dirige désormais la classe d'accompagnement vocal du Conservatoire tout en continuant à donner des master-classes outre-Rhin. Dans le cadre du programme Erasmus, elle est également partie en tant qu'enseignante à Berlin et à Manchester.
« Il existe un réseau mondial de professeurs de Lied qui contribue à une collégialité que j'apprécie, notamment avec le monde germanophone. Par la musique, par mon métier, mon expérience allemande est encore vivante en moi. »
Photo © Szilvia Csibi
Photo © Priska Ketterer
D’origine Tchèque, Ondřej Adámek est étudiant à Prague lorsqu’il rejoint le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris pour une année Erasmus en 1998. Désireux de découvrir les techniques de la musique concrète, il rejoint la classe de Guy Reibel et participe à des projets de composition avec son professeur. C’est donc une année décisive pour lui au cours de laquelle il s’intéresse de plus en plus à l’électro-acousmatique, à la musique spectrale et à l’improvisation vocale.
« Venir à Paris a été une expérience forte. Il y avait un studio d’électro-acoustique accessible alors que tout ce qui touchait aux machines était plutôt sacré en Tchéquie. J’ai pu faire mon premier enregistrement dans les locaux du Conservatoire. »
C’est à la suite de son année Erasmus qu’Ondřej Adámek décide de passer le concours d'entrée et devient élève du Conservatoire en 1999. Pendant son cursus, il fait la rencontre d’Ole Lotzow-Holm, compositeur et professeur à L'Académie de Musique de l’Université de Göteborg. Il réitère alors l’expérience Erasmus pour se rendre cette fois-ci en Suède et se confronter à de nouveaux concepts auprès du compositeur.
« Je venais d'un pays plutôt pauvre et grâce aux échanges Erasmus, j'ai pu me confronter à des univers différents qui ont nourri mon approche de la musique. Partir à l'étranger devrait être obligatoire, surtout pour les compositeurs. »
Diplômé en 2006, Ondřej Adámek écrit un premier morceau pour l’Ensemble Intercontemporain en 2009. Aujourd’hui compositeur, chef d’orchestre, et créateur de l’Airmachine, un instrument polyforme activé par l’air, Ondřej Adámek intervient au sein de nombreux ensembles internationaux et s’inspire des diverses cultures qui l’ont traversé.
« Raymond Curfs m'a beaucoup appris. J'aime sa manière d'aborder l'instrument avec passion et de parler de la qualité de la frappe. Avec lui, j'ai appréhendé une nouvelle façon de vivre physiquement l’œuvre en train de se jouer. »
En dehors des cours, Pierre-Olivier Schmitt découvre la culture bavaroise, perfectionne ses connaissances de l’allemand, qu'il n'a pas pratiqué depuis sept ans, et profite des cinq orchestres symphoniques que compte la ville pour enrichir son écoute.
« J'ai pu profiter de la richesse musicale de Munich. Deux jours après mon arrivée, mon professeur m'a invité à un concert à l'Opéra. Ça a été mon premier contact avec la ville et ensuite, je n'ai pas arrêté d'aller voir des concerts. »
Pendant ses six mois d'échange à Munich, il se plonge surtout dans un répertoire d'orchestre et développe une technicité qui orientera ses choix futurs.
« Mon expérience Erasmus m'a confirmé mon envie de m'orienter vers les timbales ou percussions d'orchestre. Je recommande ce genre d’expérience, où que ce soit. Non seulement, ça oblige à aller vers l'autre, mais c'est aussi une autre façon d'aborder la musique et de mûrir son projet professionnel. »
« Je suis originaire de Paris. J'y ai fait toute ma scolarité. C'était important pour moi de partir, de quitter mon quotidien. Je me réjouissais à l'idée d'approfondir ma technique auprès de Miklós Perényi qui est pour moi un grand artiste. »
Une fois à Budapest, elle découvre auprès de ce professeur une méthode singulière, une précision dans la recherche pour rester au plus près de l’œuvre qui va marquer profondément son jeu et sa démarche d'interprète. Son immersion à l'Académie Liszt lui donne également l'opportunité de découvrir la tradition musicale hongroise, très présente dans l'enseignement grâce à un département consacré à la musique populaire.
« L'apport d'une autre culture m'a donné du recul sur moi et mon approche de la musique. D'autant que j'allais beaucoup à l'opéra là-bas, cela m'a permis d'approcher tout un champ musical. »
Pour Armance Quéro, être à Budapest est aussi un moyen d'appréhender un autre rythme de vie ainsi que de faire des rencontres musicales.
« Nous n'étions pas beaucoup d'Erasmus à l'Académie Liszt, cela crée une solidarité entre étudiants. D'autant que les hongrois de l'école étaient très accueillants et disponibles pour nous faire partager leur culture. Je pense que cette expérience m'a construite personnellement et m'aide aujourd'hui dans mes choix de répertoire, je vais plus vers les découvertes. »
Au Conservatoire de Paris, les programmes d’échanges internationaux sont ancrés dans le projet pédagogique de l’établissement. Chaque année, entre 80 et 100 personnes en mobilité entrante et sortante y participent. Parmi les 56 partenariats de coopération actifs en 2017/2018, 50 sont des accords Erasmus+ couvrant 19 pays. Plusieurs types d’activités internationales sont proposés dans ce cadre : des échanges d’élèves à des fins d’études ou de stage, des échanges de professeurs à des fins d’enseignement, des séjours des enseignants et des personnels administratifs en vue de la formation professionnelle. Par ailleurs, le Conservatoire est engagé activement aux « Projets Stratégiques Erasmus+ » pluriannuels ECMA, pour la musique de chambre et METRIC, pour l’improvisation.
En publiant une série de portraits des anciens élèves partis en Erasmus depuis 1994, nous avons souhaité partager l’histoire de leur parcours entre l’expérience Erasmus et leur carrière actuelle. La question centrale était de savoir comment Erasmus a influencé la vie et le métier de ces artistes dont certains sont également pédagogues.
Portraits d'anciens élèves Erasmus
Hélène Le Corre

Partie en 1994 à l'Université de musique et des arts appliqués de Vienne
Après deux années au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, Hélène Le Corre part à Vienne en 1994 avec l'envie de s'immerger dans une autre culture musicale et d'y apprendre la langue. Une fois sur place, entraînée par un nouvel élan, elle cherche rapidement à s'intégrer dans des projets professionnels.« J'avais validé la plupart de mes cours avant de partir, je me suis donc retrouvée à Vienne avec plus d'autonomie. Je me sentais libre de faire tout ce qui s'ouvrait à moi. »
Très vite, Hélène Le Corre rejoint un chef de chœur pour chanter dans une église tous les dimanches. Elle fait également la rencontre d'un agent artistique qui lui propose de jouer « Pamina » pour le festival Mozart à Schönbrunn. En parallèle, elle se rend le plus souvent possible à l'opéra pour profiter de la scène musicale viennoise.
« J'ai trouvé Vienne extraordinaire pour la musique, C'était très enrichissant d'écouter des opéras de bonne qualité, ça a participé à ma formation. »
Alors qu'elle est encore en échange Erasmus, elle est engagée pour plusieurs productions dans la troupe de l'Opéra de Chambre de Vienne. Grâce à cette première expérience, elle favorisera ensuite ce type de formation et rejoindra la troupe de l'Opéra de Salzburg, du Konzertheater de Bern, puis de l'Opéra de Lyon.
« J'ai vécu cette expérience Erasmus comme un tremplin pour démarrer. J'ai vraiment commencé à travailler là-bas. J'ai eu la chance d'intégrer une troupe de chanteurs, c'est un cadre qui existe surtout dans les pays germaniques. Je n'aurais pas pu faire ça en France.»
Nora Cismondi

Partie en 1997 au Conservatoire de Birmingham
Nora Cismondi a dix-huit ans, et deux années d’études en hautbois au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris derrière elle, lorsqu’elle se rend en échange Erasmus à Birmingham en 1997. Attirée par l’idée de découvrir une nouvelle culture, elle pense aussi profiter de la proximité du City of Birmingham Symphony Orchestra pour se rapprocher de Simon Rattle et participer à une académie d'orchestre auprès de lui. Cette année-là, ce n'est cependant pas possible. Elle fait en revanche la rencontre de Georges Caird, qui devient son professeur de hautbois, et participe aux master-classes de Jonathan Kelly, actuel hautbois solo du Philharmonique de Berlin. Tous deux vont lui permettre de découvrir une autre approche de son instrument.« Outre-Manche, les attentes étaient totalement différentes au niveau du mode de jeu. En France, j’avais l’impression de me concentrer surtout sur ma technique solo alors qu’en Angleterre l’apprentissage était plutôt axé sur les pratiques collectives. Ces deux méthodes d’enseignements ont été complémentaires et fondatrices pour la suite. »
Grâce à Georges Caird, elle a l'opportunité de se produire en soliste et sera invitée quelques années plus tard à jouer à Birmingham lors de la Double Reed Society Convention, événement de portée mondiale pour les anches doubles. En plus de faire ses premiers pas sur des projets professionnels et de se créer un réseau, Nora Cismondi a vécu son échange Erasmus comme un rite de passage.
« J’avais dix-huit ans et me débrouiller seule dans un pays étranger était un nouveau challenge. J’ai finalement trouvé là-bas une nouvelle énergie de travail, galvanisée par ce changement d'environnement. Cette expérience m’a ouvert un réseau à l’international et permis de garder des liens avec l’Angleterre. On tisse forcément des relations privilégiées avec un pays qui a été notre hôte »
Après plusieurs années à l'Orchestre de l’Opéra national de Paris, Nora Cismondi occupe le poste de hautbois solo depuis 2006 au sein de l'Orchestre National de France. Elle vient d’obtenir celui de Hautbois solo de l'Orchestre de la Suisse Romande. Forte d'une relation de plusieurs années avec le LSO en free-lance, elle retrouvera l'Angleterre en 2018 pour un projet avec le London Symphony Orchestra, sous la direction de Simon Rattle. Pour elle, cette collaboration est un peu la concrétisation du rêve qui l'avait conduite à Birmingham vingt ans plus tôt en échange Erasmus.
Anne Le Bozec

Partie à l'Université de Musique de Francfort en 1997 puis à l'Université de Musique de Karlsruhe en 1998.
Pianiste et professeur, Anne Le Bozec étudie au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris en classe de piano, musique de chambre et accompagnement vocal. Elle renouvelle l'expérience Erasmus par deux fois, entraînée par le désir d'approfondir ses connaissances de la langue et de la culture allemandes afin d'approcher le lied d'une manière plus sensible.« J'ai vécu mes séjours à Francfort et à Karlsruhe comme une fusion absolue avec l'univers allemand. Au fur et à mesure, j'avais l'impression de vivre intimement sa singularité. »
Cette immersion donne l'opportunité à Anne Le Bozec de découvrir d'autres possibilités de jeu et de repenser sa relation à la musique ainsi qu'aux chanteurs, qu'ils soient de tradition germanophone ou francophone.
« Je joue et transmets différemment les répertoires issus de l'un ou l'autre côté du Rhin. Des interactions distinctes se créent, prenant racine dans deux traditions profondément complémentaires qui m'ont marquée, chacune à leur manière. »
Plongée dans l'inconnu, Anne Le Bozec se découvre une curiosité qui renouvelle sa soif d'apprendre et une impression de recul qui lui permet de faire une synthèse plus riche de ce qu'ont pu lui apporter ses années d'études.
« Tout prend une saveur différente à l'étranger. Vivre en Allemagne m'a permis de mettre en perspective ma culture française, pour être plus critique, mais aussi comprendre plus précisément ce qui pouvait en être exaltant. Je suis rentrée à seize ans au Conservatoire, sans trop réfléchir. C'est une maison extraordinaire, unique, mais cela ne m'est apparu avec clarté qu'avec la distance. Le dépaysement accroît l'ouverture d'esprit, on apprécie plus ce qui est à un endroit donné. »
A Karlsruhe où elle continuera ses études, elle se voit confier une mission de tutorat pour le répertoire français, puis une classe de mélodie française. Elle dirige désormais la classe d'accompagnement vocal du Conservatoire tout en continuant à donner des master-classes outre-Rhin. Dans le cadre du programme Erasmus, elle est également partie en tant qu'enseignante à Berlin et à Manchester.
« Il existe un réseau mondial de professeurs de Lied qui contribue à une collégialité que j'apprécie, notamment avec le monde germanophone. Par la musique, par mon métier, mon expérience allemande est encore vivante en moi. »
Laszlo Fassang

Parti à l'Université de Musique et Théâtre de Hambourg en 2002
Après un cursus à l'Académie Liszt de Budapest, Laszlo Fassang rejoint le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris en 1999. Il rencontre de Wolfgang Zerer, professeur d'orgue à Hambourg lors d'une master-class. Intéressé par son style, il part rejoindre sa classe pour une année Erasmus en 2002. « Grâce à cet échange, j'ai pu approfondir mes connaissances du répertoire allemand et jouer sur des orgues de la région d'Allemagne du nord. » Il profite également de son séjour pour participer à la vie de l'école de Hambourg qui organise de nombreuses activités en dehors de la classe. « A Hambourg, on était une sorte de cercle, on mangeait de temps en temps avec les professeurs. Alors que je suis hongrois d'origine, là-bas, on me prenait pour un français, à cause de l'accent, je parlais allemand comme un français. » Alors qu'il devient professeur d'orgue et d'improvisation à l'Académie Liszt en 2008, il fait un échange Erasmus avec Vincent Le Quang. Aujourd'hui professeur d'improvisation au CNSMDP et d'orgue à Budapest, Laszlo Fassang cultive un esprit d'échange qu'il souhaite communiquer à ses étudiants. « C'est important d'avoir une Europe ouverte, qui favorise les échanges professionnels, même au-delà d'Erasmus. J'essaye de faire des voyages avec mes élèves pour qu'ils ne soient pas cloisonnés. Il existe différentes traditions d'improvisation, il faut se laisser inspirer par toutes les méthodes. »Ondřej Adámek

« Venir à Paris a été une expérience forte. Il y avait un studio d’électro-acoustique accessible alors que tout ce qui touchait aux machines était plutôt sacré en Tchéquie. J’ai pu faire mon premier enregistrement dans les locaux du Conservatoire. »
C’est à la suite de son année Erasmus qu’Ondřej Adámek décide de passer le concours d'entrée et devient élève du Conservatoire en 1999. Pendant son cursus, il fait la rencontre d’Ole Lotzow-Holm, compositeur et professeur à L'Académie de Musique de l’Université de Göteborg. Il réitère alors l’expérience Erasmus pour se rendre cette fois-ci en Suède et se confronter à de nouveaux concepts auprès du compositeur.
« Je venais d'un pays plutôt pauvre et grâce aux échanges Erasmus, j'ai pu me confronter à des univers différents qui ont nourri mon approche de la musique. Partir à l'étranger devrait être obligatoire, surtout pour les compositeurs. »
Diplômé en 2006, Ondřej Adámek écrit un premier morceau pour l’Ensemble Intercontemporain en 2009. Aujourd’hui compositeur, chef d’orchestre, et créateur de l’Airmachine, un instrument polyforme activé par l’air, Ondřej Adámek intervient au sein de nombreux ensembles internationaux et s’inspire des diverses cultures qui l’ont traversé.
Pierre-Olivier Schmitt

Parti à l'Université de Musique et Théâtre de Munich en 2009
Alors étudiant en percussions au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, Pierre-Olivier Schmitt se rend à Munich pour un échange Erasmus de six mois en octobre 2009. A peine arrivé, il découvre une ville déjà recouverte par la neige. Mais ce n'est pas le climat qui motivait cet étudiant originaire de Marseille, plutôt l'envie de rejoindre la classe de Raymond Curfs, timbalier à l'Orchestre de radio bavaroise. Il avait eu l'opportunité de se familiariser avec son approche lors de master-classes organisées au CNSMDP et souhaitait approfondir son travail des timbales auprès de lui.« Raymond Curfs m'a beaucoup appris. J'aime sa manière d'aborder l'instrument avec passion et de parler de la qualité de la frappe. Avec lui, j'ai appréhendé une nouvelle façon de vivre physiquement l’œuvre en train de se jouer. »
En dehors des cours, Pierre-Olivier Schmitt découvre la culture bavaroise, perfectionne ses connaissances de l’allemand, qu'il n'a pas pratiqué depuis sept ans, et profite des cinq orchestres symphoniques que compte la ville pour enrichir son écoute.
« J'ai pu profiter de la richesse musicale de Munich. Deux jours après mon arrivée, mon professeur m'a invité à un concert à l'Opéra. Ça a été mon premier contact avec la ville et ensuite, je n'ai pas arrêté d'aller voir des concerts. »
Pendant ses six mois d'échange à Munich, il se plonge surtout dans un répertoire d'orchestre et développe une technicité qui orientera ses choix futurs.
« Mon expérience Erasmus m'a confirmé mon envie de m'orienter vers les timbales ou percussions d'orchestre. Je recommande ce genre d’expérience, où que ce soit. Non seulement, ça oblige à aller vers l'autre, mais c'est aussi une autre façon d'aborder la musique et de mûrir son projet professionnel. »
Armance Quero

Partie en 2010 à l'Académie Liszt de Budapest
Armance Quéro est en Master 1 quand elle décide de se rendre à Budapest pour une année Erasmus. Cette violoncelliste a pu se familiariser avec l'approche de Miklós Perényi lors d'une master-class à Vienne et candidate à l'Académie Liszt dans l'espoir de bénéficier de l'enseignement de ce professeur.« Je suis originaire de Paris. J'y ai fait toute ma scolarité. C'était important pour moi de partir, de quitter mon quotidien. Je me réjouissais à l'idée d'approfondir ma technique auprès de Miklós Perényi qui est pour moi un grand artiste. »
Une fois à Budapest, elle découvre auprès de ce professeur une méthode singulière, une précision dans la recherche pour rester au plus près de l’œuvre qui va marquer profondément son jeu et sa démarche d'interprète. Son immersion à l'Académie Liszt lui donne également l'opportunité de découvrir la tradition musicale hongroise, très présente dans l'enseignement grâce à un département consacré à la musique populaire.
« L'apport d'une autre culture m'a donné du recul sur moi et mon approche de la musique. D'autant que j'allais beaucoup à l'opéra là-bas, cela m'a permis d'approcher tout un champ musical. »
Pour Armance Quéro, être à Budapest est aussi un moyen d'appréhender un autre rythme de vie ainsi que de faire des rencontres musicales.
« Nous n'étions pas beaucoup d'Erasmus à l'Académie Liszt, cela crée une solidarité entre étudiants. D'autant que les hongrois de l'école étaient très accueillants et disponibles pour nous faire partager leur culture. Je pense que cette expérience m'a construite personnellement et m'aide aujourd'hui dans mes choix de répertoire, je vais plus vers les découvertes. »