Festival histoire de l'art à Fontainebleau

1725 : Antonio Vivaldi, le prêtre roux, publie à Amsterdam son huitième opus. Il ne se doute pas alors que les quatre premiers concertos pour violon qui ouvrent ce recueil (qui en compte 12), vont devenir l’une des œuvres les plus connues de l’histoire de la musique sous le titre des Quatre Saisons.
Le succès est immédiat : on les joue à Paris au Concert Spirituel (surtout le Printemps), en Angleterre, en Allemagne, et bien sûr dans sa ville natale, à Venise.
Tombées ensuite dans l’oubli total pendant plus d’un siècle, les Saisons vont connaître à nouveau un succès fulgurant au XXème siècle, devenant l’une des œuvres les plus jouées et surtout les plus enregistrées (plus de 1000 versions différentes existent en disque).
Chaque concerto est accompagné dans l’édition originale d’un Sonnet descriptif qui invite l’auditeur à reconnaître les tableaux de la nature brossés par Vivaldi. On y croise des animaux, des orages, des scènes de chasse, des vendanges, des paysages glacés, des bergers qui dorment avec leurs chiens qui veillent…
Vivaldi, lui-même violoniste virtuose, sait mieux que quiconque évoquer le tremblement d’un homme transi de froid par le vent d’un paysage glacé d’hiver, en exploitant toutes les ressources du violon et d’un ensemble à cordes : la vie humaine, rythmée et même façonnée par les Saisons, y est décrite avec « ses joies et ses peines ».
Le quattro stagioni, qui nous rappellent chaque jour comment l’homme vit et dépend de son environnement, n’ont jamais été plus d’actualité…