Jacques Ibert, Trois Pièces brèves
Malcolm Arnold, Three Shanties

Quintette Diablo :
Gladys Avignon, flûte
Seongyoung Yun, hautbois
Victor Guémy, clarinette
Valentin Neumann, basson
Pierre-Antoine Lalande, cor

Composées en 1930, les Trois Pièces brèves de Jacques Ibert étaient au départ destinées à une musique de scène pour une comédie s’intitulant Le Stratagème des roués, écrite par l’Irlandais George Farquhar. Si cette partition de musique de chambre ne dépend plus à présent du théâtre, elle reflète toutefois l’esprit général de la comédie qui raconte les aventures de deux gentilshommes ruinés en quête d’une riche héritière. Les Trois Pièces brèves ont en commun leur transparence d’écriture, leur élégance mélodique et leur fraîcheur de caractère qui en font une pièce incontournable du répertoire du quintette à vent. En plus de l’humour qui transparaît tout au long de la pièce, Jacques Ibert sait également nuancer délicatement les couleurs, en entrelaçant les lignes de la flûte et de la clarinette pendant l’Andante, ou en introduisant un suspens très théâtral au début de la troisième pièce.

Composées en 1943 par Malcolm Arnold, Les Three Shanties sont basées sur trois chansons populaires chantées sur les navires anglo-saxons au début du XX^e siècle. Ces chansons étaient des chants de travail traditionnels. Ils se sont développés sur les grands voiliers pour accompagner et coordonner rythmiquement les travaux de groupe, tels que le hissage des voiles ou la levée des ancres. Le premier mouvement de l’œuvre d’Arnold reprend le texte du populaire « What Shall We Do with the Drunken Sailor ? » (Qu’allons-nous faire de ce marin ivre) et inclut un passage joué à la manière d’un tango, créant un effet burlesque. Le second mouvement, tout en contrastes, correspond à la chanson « Boney Was a Warrior » (Bonney était un soldat) et le dernier se réfère à « Johnny Come Down to Hilo » (Johnny vint à Hilo), toujours dans cette même verve humoristique et exigeant la même dextérité.

Les membres du Quintette Diablo, quintette à vent, se sont rencontrés le premier jour de leur première année au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Leur ensemble est né de cette rencontre et ils ne se sont plus quittés depuis. Ce quintette a grandi auprès des conseils de Michel Moragues et de Jens McManama en licence de musique de chambre au CNSMDP, avec qui ils ont abordé le magnifique répertoire du quintette à vent. En 2019, ils ont participé à la toute première édition de la European Creative Academy et ont pu se produire en concert à Annecy. Ils ont également remporté le 3^e prix du concours international Léopold Bellan en 2020. Leurs motivations sont multiples : faire découvrir cette formation (le quintette à vent) et son répertoire, partager la musique avec les publics par la médiation, et aussi défendre le répertoire des compositeurs contemporains. Ayant chacun obtenu leur Master dans leur instrument respectif au Conservatoire de Paris en 2022, les membres du Quintette Diablo poursuivent ensemble en Master de musique de chambre, pour continuer sur leur lancée et prendre leur envol.