Après 7 années de piano et une maîtrise en médiation culturelle spécialité́ musique et danse de la Sorbonne, Cyrielle se forme au chant lyrique auprès de Claudine le Coz, Pierre Catala et Robert Expert, avant d’être admise dans la classe de Chantal Mathias au Conservatoire de Paris (CNSMDP). En 2017, elle intègre l'atelier lyrique Opera Fuoco, dirigé par David Stern, avec lequel elle interprète Elettra dans Idomeneo de Mozart en septembre 2018. Demi-finaliste du concours Voix Nouvelles 2018, elle est en 2019 Ortlinde dans La Walkyrie de Wagner à l’Opéra de Bordeaux, sous la direction de Paul Daniel, et rejoint en septembre 2020 la promotion Beethoven de l’académie Jaroussky.
Alban Berg,
Wozzeck, « Wiegenlied » (Berceuse de Marie)
Henri Duparc,
Au pays où se fait la guerre
Leonard Bernstein,
La Bonne cuisine, « Queues de Bœuf »
Gustav Mahler,
Des Knaben Wunderhorn, « Dar Irdische Leben »
Leonard Bernstein,
La Bonne Cuisine, « Civet à toute vitesse »
Giacomo Puccini
Suor Angelica, « Senza mamma »
Georges Aperghis,
Pub numéro 2
Engelbert Humperdinck,
Hansel und Gretel, air de la Mère
Arthur Honegger,
Les Aventures du Roi Pausole, air de Diane
Sergeï Rachmaninov,
Ya zdhu tebya
Vessennie vodi
Siren
George Gershwin,
Vodka
Jake Heggie,
Natural Selection, « Animal Passion »
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J’ai imaginé mon récital comme un parcours initiatique, celui d’une femme qui, fatiguée d’être cantonnée à son rôle de mère, va passer par plusieurs états avant d’arriver à la conclusion que ce qu’elle a toujours voulu, c’est avant toute chose être désirée.
Une fois qu’elle a endormi son fils grâce au Wiegenlied, elle se place dans une posture d’attente résolue dans la mélodie de Duparc : même si la fin de celle-ci est plus pessimiste, une lueur d’espoir continue de briller. Elle s’extrait de sa rêverie pour se plonger dans le premier extrait de La Bonne cuisine, mais la mélancolie la rattrape bientôt ; elle se voit à nouveau comme une mauvaise mère ne parvenant pas à s’occuper correctement de son enfant qui geint et lui crie combien il est affamé. Elle se hâte donc de lui préparer un civet de lapin. Malgré son ardeur à bien faire, elle vacille à nouveau : imaginant qu’elle ne parvient pas à le sauver, elle entonne l’air de Suor Angelica. Au paroxysme de la douleur, elle se reprend cependant, et se replonge joyeusement dans la lessive. Entretemps, son fils s’est réveillé, rejoint par sa sœur ; tous deux se disputent un jouet, ce qui met leur mère dans une fureur telle qu’elle les congédie sans ménagement. Demeurée seule, elle évoque avec un humour grinçant combien l’attente du retour d’un homme est longue : elle a beau faire, rien ne la satisfait… Les trois mélodies suivantes sont autant d’évocations d’un printemps merveilleux mais révolu : les lilas du printemps de son amour, et les fougueuses eaux du printemps. La mélodie Ya zdhu tebya est quant à elle un cri plus désespéré : c’est la dernière fois qu’elle lui fera savoir qu’elle l’attend. Sans doute prend-elle conscience ensuite qu’il ne reviendra pas, ce qui provoque en elle un changement profond. Rassérénée par un verre de vodka, elle se révèle enfin en femme fatale et passionnée dans l’ultime pièce, Animal Passion.
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