11 projets de recherche des étudiant.es sortant.es du Master « Danseur interprète : répertoire et création », le 26 juin 2021
Mis à jour le 25 juin 2021
Le Conservatoire de Paris développe depuis 2019 un nouveau diplôme de 2e cycle supérieur, centré autour du travail d’interprète : “Danseur interprète : répertoire et création”. Ce valant grade Master, validé en deux ans, invite l’étudiant·e à se “construire en tant qu’artiste chorégraphique pluriel·le”. Bilan de cette première promotion avec la restitution publique de travaux de recherche de 11 étudiant.es, le 26 juin 2021, à partir de 14h, à l’espace Maurice Fleuret.
Une formation de très haut niveau pour répondre à de multiples situations professionnelles
L’un des objectifs premiers du CNSMDP est de donner les clefs à chaque danseuse et danseur d’une insertion dans un monde professionnel qui lui corresponde. C’est pourquoi, ce tout nouveau diplôme répond aux exigences actuelles : celles, pour un·e nouvel.le artiste maîtrisant pleinement son art et ses techniques, de pouvoir s’adapter à de nombreuses situations professionnelles pour lesquelles il ou elle sera sollicité·e.
En studio, en répétition, en tournée, en représentation, en recherche, en médiation, en travail inter ou transdisciplinaire… Il ne s’agit pas seulement d’avoir acquis un très haut niveau de maîtrise en danse (classique, néo-classique et contemporaine), mais de développer des capacités d’interprétation, de transmission, de réflexion singulières pouvant répondre à différents contextes, diverses rencontres, en France comme à l’international. À ce titre, la grande ouverture sur le monde du CNSMDP offre à ses étudiant.es des ponts privilégiés avec des structures partenaires internationales.
Une telle adaptabilité passe par toutes les expériences possibles. De monstration, bien sûr - dont la scène, avec les tournées - et des typologies de public. Également par l’aiguisement d’un regard artistique unique et d’une pensée critique étayée, l’acquisition d’une solide autonomie, non pas tant solitaire, que permettant au contraire d’interagir avec tout interlocuteur, en bonne intelligence et indépendance d’esprit.
Il s’agit donc d’un travail profondément personnel, respectueux de son identité artistique, de son corps et de ses besoins, basé sur de solides connaissances chorégraphiques, mais en lien direct avec le milieu professionnel, notamment grâce à l’Ensemble chorégraphique (équivalent d’une compagnie professionnelle) et à des stages d’insertion.
À l’issue des deux ans hautement professionnalisants, les étudiant.es choisissent de développer un sujet, une problématique particulière, sur laquelle ils/elles rédigent un mémoire et présentent un travail de recherche sur scène, partagé avec un public.
Examen le 26 juin avec 11 représentations publiques
Le samedi 26 juin, 11 étudiant·e·s de 2e année présenteront leur travail de fin d’étude, un projet personnel de recherche chorégraphique, qui participera à la validation de leur diplôme.
Aperçu du programme qui s’annonce riche en personnalités :
Île de Marie Albert (30’)
“J’arrive au bout d’une recherche, un temps donné. Ma volonté première pour ce projet était de saisir des modalités d’écriture du mouvement. Je suis allée à la rencontre de mes moteurs de composition en prenant appui sur mon vécu d’interprète, en résonance avec ma mémoire personnelle. Un rapport important à l’affectivité se tisse, indissociable du mouvement organisé. Et me voilà à l’entrée d’un corps qui m’appelle.”
POSSESSION, ou les entités du mouvement de Louis Gigot
Exposition
“Lorsque je danse, je me sens comme possédé par des entités qui me transmettent leur énergie. À travers cette exposition, ces entités de mon imaginaire se matérialisent (...) Leurs noms proviennent du langage de la Malaisie, dont je suis originaire, car c’est cette culture, et la culture asiatique en général, qui m’a inspiré le plus tout au long de ma vie.”
Public et danse de Quentin Lelong
“Pour tester/rechercher un nouveau rapport personnel à la danse, je vais prendre aussi bien la place du public que celle du danseur/chorégraphe.”
Notre vie joue en alternance la tragédie de l’existence et la comédie du bonheur de Jeanne Durouchoux (15’)
“Le point de départ de ce solo est le plaisir. La réalisation de mon plaisir me pousse à explorer différentes facettes des choses qui me composent. C’est un solo comme quête d’identité par le corps. (...) Un souffle de couleurs qui ravivent les énergies et enrayent les conformismes. Un peu de rose dans le gris des temps présents.”
Valse d’Automne d’Eva Dejean (2’40) - 1e chorégraphie
“Dans cette première chorégraphie, j’ai souhaité m’approprier le style romantique et l’actualiser à ma manière. C’est la légèreté que l’on retrouve dans ce style qui m’attire, j’ai donc voulu cette chorégraphie aérienne afin de rappeler l’atmosphère vaporeuse de la danse romantique.”
Des (m)ondes en soi de et interprété par Morgane Bonis (20’)
“Ça a commencé avec l’envie de parler de difficulté à gérer ses émotions, l’envie de parler de dépression, d’anxiété, de transformer cela en procédés de composition et en danses. Il y avait aussi l’envie d’effectuer un voyage imaginaire, émotionnel et mémoriel. Puis les mots de Virginie Despentes qui disent « j’ai l’impression de vivre avec dix mille keufs à l’intérieur de ma tête » ont infusé et un désir d’interpréter le prédateur en soi est né. Il m’a fallu tenter de dissocier la proie de son prédateur, en extraire leurs différentes sensibilités, envies, projets. Jouer de cette instabilité et cette pluralité. Chaque mouvement est un risque, l’immobilité un refuge.”
À ce moment qui n'existera plus de Loïc Aymé (16’)
Construire – Ensemble.
Public – Danseurs.
Musiques – Formes.
Espace – Liberté.
Création – Expérimentation.
Essence – Présence.
Silent path d’Alexia Barré (10’)
“Le silence parle et est sincère. Il semble être parfois plus puissant que la voix. (...) Il ne trahit jamais ce que je veux dire. Mon espace devient alors multiple et me permet de m’exprimer autant que je le souhaite, il change et évolue selon l’humeur dans laquelle je me trouve. Derrière moi, les montagnes, un lieu infini qui demande calme, silence et sérénité ; ce lieu, je le retrouve dans mon corps.”
Nous Deux d’Eva Dejean (2’50) - 2e chorégraphie
“J’ai choisi cette musique parce qu’elle m’inspirait un style très contrasté avec celui de ma première chorégraphie. En effet, c’est vers une danse plus terre à terre, plus cosmopolite, plus vraie, finalement plus humaine que je me suis tournée. Ici, les codes ne sont plus et l’esthétique ne compte plus, alors qu’ils tenaient une place éminente dans Valse d’Automne.”
Elle est là, Agathe Lecat (15’)
Elle est là.
Aveugle, elle observe,
Sourde, elle écoute,
Muette, elle parle,
Immobile, elle marche.
Un pas, deux pas, trois pas, ...
Des pas qui la dévoilent.
Elle est une histoire, un retour en enfance.
Un témoignage simple et brut.
Peaux - Troisième Hymne de Zoë De Sousa (60’)
“Peaux - Troisième Hymne est une expérience sous microscope, une mise en lumière de l’épiderme et du rapport à soi. Être au monde aujourd’hui relève du défi quant aux situations que la société provoque : exigence de rendement et de communication, mortification et sacrifice dans la plupart des domaines de la vie, satisfaction immédiate et réconfort dans la consommation. Comment enrayer cette dynamique de conflit ? comment se réapproprier son propre corps alors qu’il est occupé et noyé d’informations ?”
Brumaille de Salomé Rebuffat (15’)
“Laisse surgir ce remous qui soulève la poudre ondoyante,
Comme un moment d’illusion.
À contre-courant.
Des interférences.
La poussière retombe et le désert apparaît de nouveau.
Comme une onde de contradiction.”