Magnus Lindberg, Santa Fe Project

Fiona Robson, violoncelle
Elsa Bonnet, piano

Magnus Lindberg, compositeur, est né en 1958 en Finlande. S’inscrivant à ses débuts dans le mouvement postsériel, il cherche rapidement à enrichir son langage musical et se nourrit d’influences éclectiques. Ainsi, au cours de ses études en composition et électroacoustique à Helsinki, sa musique intègre notamment le minimalisme, la musique aléatoire, mais aussi le free jazz, le punk et les musiques traditionnelles. C’est au début des années 80 qu’il s’impose sur la scène contemporaine, avec des pièces énergiques et un goût pour les extrêmes. En 1981, à Paris, il découvre la musique spectrale dans la classe de Gérard Grisey. Le spectralisme, qui entend revenir à la nature du son par l’analyse de ses propriétés acoustiques, le marquera profondément.
Les années 90 sont un tournant dans son œuvre : aux textures denses succèdent une pureté de sonorité, une transparence harmonique et une clarté de la forme qui amènent le compositeur à qualifier son style de « nouveau classicisme ». Malgré ce revirement stylistique, certaines caractéristiques demeurent. L’harmonie reste un principe fondamental et mêle sérialisme et spectralisme ; le rythme et l’organisation du temps font l’objet d’une véritable fascination, et la virtuosité tient une place de choix. Enfin, le discours musical se trouve fluidifié par de multiples connexions, à l’image du continuum sonore spectral.
On retrouve ces caractéristiques dans Santa Fe Project (2006), pour violoncelle et piano. L’œuvre se structure comme une sonate – forme classique par excellence, ici compactée en trois mouvements concis et enchaînés. Le « classicisme » revendiqué par Lindberg transparaît encore dans la clarté de l’écriture, toutefois enrichie par un travail sur le son dans l’influence spectrale. Ainsi, le premier mouvement plonge dans un flux sonore intense, où les harmoniques, trémolos et résonances abondent, créant un discours très expressif grâce au thème lyrique du violoncelle. Le mouvement culmine avec les cadences successives des deux instruments, où la virtuosité explose. Le deuxième mouvement, à la texture plus fluide, émerge d’un long trille dans le grave. L’écriture rythmique se fait encore plus détaillée, créant l’impression d’une libre fluctuation du temps musical – un paramètre essentiel pour Lindberg – et les deux instruments semblent dialoguer sans contrainte. Un accelerando lance alors vers le troisième mouvement, à la pulsation soudain resserrée. Après la souplesse des lignes, l’écriture se fait ici percussive et énergique, toute en accents déplacés et mesures irrégulières. Un court motif saccadé rythme obstinément le discours, dans les dissonances acérées de l’harmonie. Une décélération progressive, où l’on entend un fragment du thème initial, amène enfin vers la coda. Les harmoniques du violoncelle flottent en arpèges légers, puis se fondent dans les accords du piano en une même vibration lente, qui disparaît dans le silence.

Le Duo Névé s'est formé à Paris, à la suite d'une heureuse rencontre au cours de l'hiver 2020. Animes d'une passion commune pour le répertoire de la sonate et partageant une même vision de la musique, Fiona Robson (violoncelle) et Elsa Bonnet (piano) se lancent alors dans une collaboration enthousiaste. Elles abordent un répertoire éclectique et bénéficient des conseils de personnalités tels que Marc Coppey au CNSM de Paris et Avedis Kouyoumdjian à l'Université de Vienne. Le Duo Névé est sélectionné pour le prestigieux Concours International de Musique de Chambre de Lyon en avril 2022, et se produit régulièrement à Paris.

Originaire d’Aix-en-Provence, Elsa Bonnet est diplômée du CNSM de Paris, où elle obtient son Master de piano en 2018 dans la classe d’Hortense Cartier-Bresson. Elle étudie également à la Musikhochschule de Freiburg. En 2022, elle réalise un Master de pédagogie au CNSM de Paris, ainsi qu’un Postgraduate en piano et musique de chambre à l’Universität für Musik (Vienne), dans la classe d’Avedis Kouyoumdjian.
Elle se produit régulièrement au festival « Les Nuits Pianistiques ». Elle est aussi invitée à jouer aux festivals Valdisotto in Musica (Italie), aux Musicales de Colmar et au Festival International de Piano de La Roque d'Anthéron. On l'entend plusieurs fois en soliste, notamment avec l'Orchestre National de Chambre d'Arménie, le Concert de la Loge, l’Ensemble Appassionato et le Webern Kammerphilharmonie de Vienne. En 2019, elle se produit notamment au Symphony Space Theatre de Broadway et au Petit Palais à Paris. Elle est par ailleurs régulièrement invitée à jouer au Consulat Général de France à New York.
Elle est lauréate du concours national de Saint-Paul-Trois-Châteaux, et finaliste de l'Internationale Wettbewerb für junge Pianisten d'Ettlingen. Elle remporte aussi le Prix du Festival Les Musicales de Colmar lors de l’Académie internationale Maurice Ravel 2018. La même année, elle est lauréate de la bourse Mécénat Musical Société Générale. En 2019, elle est sélectionnée par l'Académie Musicale Philippe Jaroussky, et participe ainsi aux Victoires de la Musique Classique, à la Seine Musicale de Paris. Elle est résidente de l’Académie de Villecroze en 2021.

Fiona Robson, violoncelliste canadienne, est diplômée du CNSM de Paris, où elle obtient son Master en 2022 dans la classe de Marc Coppey et Pauline Bartissol. Elle a étudié avec Matt Haimovitz à l’Université McGill à Montréal et a joué avec lui en tant que membre de son ensemble de violoncelles Uccello à Montréal, Toronto, New York et Berlin. Elle a participé à plusieurs festivals en Europe et en Amérique du Nord, notamment le Festival International de Piano de la Roque d’Anthéron, le Festival de la Chaise Dieu, Creative Dialogue France, MISQA et Toronto Summer Music Festival, lui permettant d’étudier avec Emmanuelle Bertrand, Gary Hoffman, Anssi Karttunen et Peter Bruns, entre autres, et de jouer pour le compositeur américain Philip Glass un nouvel arrangement de son Concerto n° 1 pour violoncelle, en 2018.
Passionnée de musique de chambre, elle a étudié avec des membres des quatuors Ébène, Alban Berg, Artemis, Van Kuijk et Ysaÿe. En tant que membre du quatuor à cordes Lafontaine, elle a gagné le concours de musique de chambre de McGill en 2018 et a été demi-finaliste du Fischoff National Chamber Music Competition en 2019. Depuis janvier 2021, Fiona est la violoncelliste du Quatuor Magenta, un jeune quatuor à cordes basé à Paris, avec qui elle est sélectionnée pour le prestigieux Concours International d’ARD à Munich en septembre 2022. Fiona contribue activement au rayonnement de la musique dans sa communauté – elle a joué à plusieurs reprises dans des écoles en Ontario, au Québec et en Nouvelle Écosse, ainsi qu’aux Pays-Bas, à Paris et dans des petits villages isolés au nord du Canada.

Contacts :
fiona.robson8@gmail.com
elsa.bonnet@gmail.com