Né en 1990, Bastien David est l’élève de Bernard Cavanna et José Manuel López López à Gennevilliers, puis de Gérard Pesson au CNSMDP. Publié par les Éditions Lemoine, il a participé à l’Atelier Opéra en Création à Aix-en-Provence. Prix d’encouragement de l’Académie des Beaux-Arts en 2018, il est actuellement pensionnaire à la Villa Médicis. Parmi ses projets : une commande de l’Ensemble orchestral contemporain pour le Festival de La Chaise-Dieu, une commande de l’Instant créée à la Philharmonie Luxembourg, un Concerto pour deux violoncelles commandé par le Festival du Printemps des Arts de Monte-Carlo et l’Orchestre d’Auvergne.
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La fabrication d’un nouvel instrument de musique m’a accompagné lors de mes cinq années d’études au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Aujourd’hui l’instrument est terminé et une compagnie lui est dédiée. A partir de janvier 2021, je composerai la première œuvre de son répertoire. Cette pièce d’une durée de cinquante minutes voyagera entre la France et l’Italie.
En tant que compositeur fasciné par les nouvelles sonorités, le développement d’un nouvel instrument de musique m’est apparu comme une évidence. L’idée du Métallophone a vu le jour lors d’un voyage au Myanmar. C’est Mandalay, capitale artisanale et culturelle du pays, que j’ai travaillé avec le facteur traditionnel Ko Aung Moe à la fabrication et à l’accordage des 216 lames d’acier martelées. La réalisation des six caisses de résonance en bois laqué s’est ensuite effectuée en France pour être finalisée en Italie lors de ma résidence à l’Académie de France à Rome – Villa Médicis.
Le Métallophone est un nouvel instrument de percussion. Son accordage micro-tonal au 1/12 de ton lui confère la capacité de produire acoustiquement des sonorités organiques voire hypnotiques. L’une de ses spécificités est de proposer une configuration de concert unique : le jeu simultané de six percussionnistes sur le même instrument. Il s’agit ici de dessiner un monde sonore à plusieurs, de sculpter et de ciseler la matière par l’utilisation de baguettes, d’archets ou de tout autre accessoire. Les gestes des six musiciens apparaîtront alors comme des mouvements chorégraphiques, parfois virtuoses, parfois imperceptibles, lors de la mise en résonance de l’instrument. Naturellement, j’ai éprouvé la nécessité de créer une compagnie artistique qui lui soit dédiée. Son nom, Les insectes, fait référence à la pensée écologique qui questionne chacune de mes actions. Les insectes, ces petites bêtes ou bestioles constituent la réalité d’un monde imperceptible et solidaire, trop souvent ignoré et pourtant indispensable. Prendre le temps de s’y pencher avec bienveillance permet d’apprécier les complexités et les beautés qui émanent de ces vies minuscules. Les couleurs et les sons que l’on perçoit de ces petits mondes sont pour moi une source d’inspiration inépuisable. En jouant sur le Métallophone, les musiciens de la compagnie Les insectes nous feront plonger dans l’univers irisé du sonore de l’infime, grâce à l’accordage micro-tonal de ce nouvel instrument.
La compagnie Les insectes a décidé de se consacrer à la création d’un répertoire d’œuvres nouvelles, composées sur-mesure pour le Métallophone. La compagnie offre un espace de réflexions et d’échanges entre compositeurs et interprètes avec la volonté commune d’apprivoiser l’instrument sur la durée. Le temps nous offrira la connaissance de ses capacités et nous permettra de profiter de l’enrichissement mutuel de chaque individualité. Ensemble, nous partirons à la rencontre de nouveaux mondes sonores à des fins de partage.
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