L’organiste français Arthur Nicolas-Nauche est né en 1994 en Guinée. Formé dans différents conservatoires parisiens, il est convaincu que l’orgue doit se rapprocher du public. Il a ainsi réalisé de nombreux projets mêlant l’orgue à la danse contemporaine, ou encore à la musique de chambre. Ses récitals l'ont conduit à se produire tant en France qu’à l’étranger (Suisse, Slovénie, Portugal...). Passionné par la recherche, il a également rédigé un mémoire sur l’avenir de l’orgue intitulé L’Orgue : promesse d’avenir ou disparition probable ? et publié différents articles dans des revues spécialisées.
Sergueï Rachmaninov,
Prélude n°2 en ut dièse mineur, op. 3, transcription pour orgue de L.Vierne
Sergueï Rachmaninov,
Symphonic dances, op. 45, transcriptions pour orgue de A. Chriss, A. Nicolas-Nauche, V. Monin
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L’élaboration du présent programme m’a offert l’occasion de m’émanciper des programmes « de conservatoire », qui consistent généralement à interpréter une ou plusieurs œuvres virtuoses, de préférence connues et réputées pour leur difficulté d’exécution, dans le but de marquer les esprits et de tenter de décrocher le fameux « sésame », autrement dit la mention Très bien, ou encore mieux les félicitations du jury.
Soucieux de proposer un programme à la fois cohérent et novateur, j’ai choisi d’interpréter des œuvres symphoniques russes. Mon choix s’est porté sur celles de Sergueï Rachmaninov qui, comme son compatriote Glazounov, a résidé à Paris et y est devenu proche de certains grands organistes parisiens, notamment Marcel Dupré. Les Danses Symphoniques, op. 45 de Rachmaninov, écrites en 1940, font figure de véritable testament musical du compositeur, avec une forte teneur autobiographique. Les trois danses devaient à l’origine s’appeler « Midi, Crépuscule, Minuit ». Celles-ci reprennent de nombreux thèmes issus de ses compositions antérieures, comme si Rachmaninov voulait présenter une rétrospective de sa vie. À titre d’exemple, on peut percevoir des thèmes issus de sa Première Symphonie, op. 13, des extraits des esquisses de son ballet inachevé Les Scythes, ainsi que de nombreuses références au chant znamenny et aux cloches, éléments extrêmement présents dans la liturgie orthodoxe russe qui lui était chère.
Interpréter des transcriptions de ces danses est très intéressant d’un point de vue organistique, car réduire une œuvre symphonique pour l’orgue offre toujours une multitude de choix possibles, qui peuvent radicalement changer en fonction de l’instrument.
Dans un second temps j’interpréterai le Prélude en ut dièse mineur, op 3 n° 2 de Rachmaninov, transcrit par Louis Vierne, l’un des compositeurs-organistes les plus importants de l’école d’orgue française. Longtemps titulaire de la cathédrale Notre-Dame de Paris, celui-ci a écrit un grand nombre de symphonies pour orgue seul, et compte parmi les premiers organistes, avec César Franck et Charles-Marie Widor, à avoir réellement tenté de rapprocher l’orgue de l’orchestre. Enfin, il m’a semblé intéressant d’interpréter la transcription de Louis Vierne afin de mettre en lumière la vision d’un grand organiste-compositeur d’une œuvre pour piano de Rachmaninov.
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